La formation des maîtres est normalement agrémentée de plusieurs théories éducatives.
Par exemple, la Taxonomie de Benjamin Bloom, qui sert de base à l’apprentissage par objectifs, semble tout à fait cohérente et applicable.
On peut ainsi concevoir des activités éducatives qui se traduiront éventuellement en comportements évaluables.
Mais on a beau chercher des résultats d’expérimentation qui démontreraient que l’apprentissage par objectifs augmente l’efficacité de l’apprentissage, la démonstration reste encore à faire. Si vous connaissez de telles expériences, nous serions heureux de les découvrir.
Les objectifs fins
L’approche est séduisante, mais son intérêt est fluctuant depuis que les TIC permettent une plus grande adaptation des cours aux intérêts des individus.
Dans les faits, on peut supposer que les objectifs d’apprentissage d’un individu (la motivation à apprendre quelque chose) ne soit qu’occasionnellement en accord avec ceux d’un cours et de là une efficacité relativement faible des objectifs définis par d’autres, avec une autre vision des besoins.
Selon Dean Shareski dans «I’m sure I’m doing it wrong»
Les étudiants savent ou découvrent que
- L’apprentissage est social et connecté
- L’apprentissage est personnel et auto-dirigé
- L’apprentissage est partagé et transparent
- L’apprentissage est riche en contenu et diversifié
Avec les TIC on s’éloigne radicalement et rapidement de la directivité des méthodes par objectifs, où à tout le moins, on constate que les TIC réclament que les objectifs soient définis à une échelle beaucoup plus fine et précise. Dans la fragmentation et la diversité, la cohérence est définie par l’individu ou son groupe et non de l’extérieur par une «autorité» plus ou moins en lien avec la réalité des apprenants.
Non pas que l’apprentissage par objectif soit sans valeur, mais son échelle d’application mériterait d’être redéfinie.
Pas plus facile
Il ne faudrait pas croire pour autant que «donner du sens», trouver ou créer du sens à partir d’un ensemble de données diverses soit plus facile que de suivre un cours de qualité déjà tout construit ; ce n’est pas le cas.
A voir les «mashup» créés par les étudiants, la plupart insignifiants, on découvre qu’un travail écrit bâclé avait au moins l’avantage de pouvoir être parcouru rapidement alors qu’il faut se taper toute la séquence de productions misérables.
On peut ainsi estimer qu’un seuil minimum de structuration soit nécessaire en éducation; qu’un cours puisse être le tronc ferme et que les branches et ramilles puissent être enrichies, taillées, ajoutées par et selon les intérêts et capacités des étudiants.
L’intégration des TIC en éducation nécessite une redéfinition des rapports éducatifs entre les enseignants et les étudiants. Les contours de ces nouveaux rapports commencent à se dessiner.
Sur le sujet :
George Siemens
Dean Shareski «I’m sure I’m doing it wrong»