Aujourd'hui que ne peut-on pas faire
avec les TIC en matière de santé ? Ou mieux que peut-on faire
avec, dans le secteur de la santé ? Telle a été la
préoccupation du 5ème Congrès du eHealth tenu à Bruxelles
(Belgique) en novembre dernier. On apprend que les soins de santé se sont améliorés à la faveur de l'émergence de nouvelles pratiques liées aux TIC.
Quelles sont ces pratiques ?
La médecine collaborative
en ligne par exemple. Elle consiste pour un médecin à se faire
aider par ses pairs pour poser un diagnostic et prodiguer des
soins. La décision médicale est le fruit du partage d'informations
entre praticiens situés en des endroits différents.
Autre pratique nouvelle
liée aux TIC, le dossier numérique du patient, une collection de
données électroniques, appropriées et bien documentées,
rassemblées en un lieu pour en faciliter l'accès de n'importe où
et à n'importe quel moment et pour aider à la décision clinique.
Enfin, la médecine à
distance encore appelée la télémédecine a tiré beaucoup de
profit des TIC. Les diagnostics, les surveillances, les consultations
et les interventions chirurgicales se déroulent quotidiennement à
distance au point qu'on n'en parle plus dans la rubrique « faits
divers ».
En conclusion pour les
médecins réunis en Belgique, avec les TIC en santé, tout est pour
le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Contrepied parfait des Etats-Unis
Le Conseil national de la
recherche américain n'est pas de cet avis. Dans un rapport intitulé
« Computational Technology for Effective Health Care: Immediate Steps and Strategic Directions », le Comité des sciences informatiques et des
télécommunications de cet organisme dresse un constat accablant.
L'efficacité
du dossier numérique du patient est battue en brèche par des
observations recueillies sur le terrain. Ledit rapport allègue que
« l'informatique de santé fournit rarement une vue d’ensemble des données relatives aux patients, alors que les professionnels de santé passent un temps considérable à documenter les soins qu’ils leur ont prodigués, afin de respecter la réglementation, et se prémunir des risques de procès, plutôt que pour améliorer la qualité des soins prodigués ».
Au demeurant, dans le meilleur
des mondes, les systèmes informatiques de santé servent moins à
améliorer l’offre de soin, la qualité des diagnostics et la
coordination des personnels de santé.
Le rapport préconise donc de
remettre le patient au cœur du processus et de se focaliser sur ce
que le médecin peut améliorer en terme de qualité de soin. La technologie
devant être perçue comme un outil secondaire.
Une approche qui
tranche avec celle du Congrès du eHealth caractérisée par son
optimisme béat et sa valorisation tous azimuts des solutions
logicielles. Vous l'aurez sans doute compris, l'informatique médicale est
devenue pour certains une pompe à fric. Comme dirait l'autre,
« ce n'est pas celui qui paie qui gagne à s'informatiser ».