Tout le monde de la formation le sait, les apprenants passent de bons moments dans les réseaux sociaux à nouer des contacts, à échanger des mails, à participer à des forums, à partager leurs états d’âme avec leurs amis, mais également avec les amis de leurs amis. Bref ils se socialisent selon la vocation de ces technologies relationnelles. Pendant ce temps, les institutions de formation semblent impassibles face à ce mouvement. Enfin, presque, puisque peu à peu l'on commence à parler, dans les Universités et les écoles, d'investir les réseaux sociaux ou d'en créer.
L'expérience de l'Université du Québec à Trois-Rivières
Les étudiants de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) n'ont pas attendu le feu vert de leurs autorités pour investir Facebook. Quand on recherche le terme UQTR sur cette plate-forme, on trouve plus de cinq cents occurrences dont une bonne centaine de groupes d'étudiants actuels comme anciens. Les « diffuseurs d’information » de cette université ont compris que le réseau social pouvait permettre de relever le défi de « joindre efficacement le plus grand nombre de lecteurs possible parmi les multiples cibles de la communauté universitaire trifluvienne ». Un groupe virtuel des diplômés de l'UQTR a donc été créé.
Parallèlement, une autre expérience d'introduction de Facebook à l'université a consisté à y publier des articles tirés du cyberjournal Entête (la publication institutionnelle de l’UQTR), un hyperlien vers la plus récente production et des vidéos, ce qui offre plus de chance de séduire et capter l’intérêt des lecteurs.
NewsActivist, un début d'utilisation pédagogique
Venons-en maintenant à NewsActivist qui est le nom d'une activité parascolaire reposant sur un réseau social initiée au Champlain Regional College, sous la houlette d'un enseignant de sciences humaines, Gabriel Flacks.
Cette activité vise à encourager les étudiants à discuter de problématiques sociales, de manière à inciter un engagement positif et à augmenter leur motivation. Elle est structurée en trois étapes :
- inscription des étudiants sur la plate-forme Ning et création de blogs personnels ;
- choix d'une problématique et rédaction de billets et de commentaires ;
- recherche d’organisations non-gouvernementales qui travaillent à résoudre pacifiquement la problématique choisie et engagement à leurs côtés.
Cette expérience est bien récente mais son succès est réel tant au niveau des étudiants que des enseignants. Ce qui a conduit à la création d'un autre réseau social dédié exclusivement aux enseignants qui voudraient capitaliser cette expérience dans leur pratique pédagogique... dans un univers anglophone. En Francophonie, Jacques Dubois dans un billet paru sur le blog Prodageo (Projet Pédagogique Géodistribué) s'interroge sur les limites du blog et du wiki dans une expérience de formation à distance entre Safi (Maroc) et Dijon (France).
Il aurait été plus judicieux, dit-il, d'utiliser un outil de type forum, pour instrumenter la discussion entre les étudiants, et un outil de marquage de signets pour partager le fruit des recherches. Le réseau social étant un outil qui intègre ces différentes fonctionnalités, il serait plus adapté.
Il est trop tôt pour tirer les conclusions de ces expériences très marginales en matière d'utilisation pédagogique d'un réseau social. Mais il est une certitude, ces utilisations des réseaux sociaux constituent en elles-mêmes des évolutions dans le regard porté jusque-là sur les sociotechnologies. La réflexion mérite d'être poursuivie, les expériences aussi.
Voir : A la conquête de la planète UQTR sur Facebook ?