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Publié le 15 janvier 2001 Mis à jour le 15 janvier 2001

Le son est le vecteur le plus puissant dans la subjectivité de l’expérience multimédia.

Une longue, mais triste tradition ...

Rien qui ne doive vraiment étonner pourtant : ceux et celles qui sont proches de l’audiovisuel pédagogique savent que depuis cinquante ans, il se publie une étude sur le son pendant qu’il s’en publie 10 sur l’image. (Je n’ai pas les chiffres exacts, mais c’est un ordre de grandeur.) Sans doute la vision est-elle notre sens naturellement le plus développé, mais il y a surtout le privilège qu’accorde la tradition scientifique occidentale à la vision en tant que mode d’appréhension du réel et de production de connaissances.

Et si on avait tort? Les réalisateurs des médias classiques, films ou téléfilms, les développeurs de jeux informatiques savent, eux, combien le son est important.

Quelques pistes

Le mémoire (,pdf) de troisième cycle de Y. Shubber ( TECFA) a cherché récemment à montrer l’impact du son et du visuel dans un jeu assez sommaire (une course de véhicules spatiaux) et sur l’impression de présence et de participation au sein de cet univers virtuel. L’hypothèse était que le point de vue subjectif, le regard du pilote, serait le facteur déterminant. Détrompez-vous, c’est la présence du son qui rend l’univers crédible et qui favorise au plus haut degré le sentiment subjectif de participation!

Dans un autre mémoire, B. Class analyse trois extraits d’un même cours enregistrés dans trois conditions différentes : l’enseignant est enregistré en conditions réelles présentielles, juste apres le cours mais seul en studio et, enfin, en studio trois semaines après son cours. L’étude cherchait à vérifier s’il existait de véritables différences linguistiques (lexique, formes verbales, pronoms personnels, etc.) et des différences de qualité vocale (rythme, mélodie, intonation, etc.) entre ces trois versions. Elle cherchait aussi à voir si les apprenants étaient capables d’identifier des extraits des trois versions et d’indiquer laquelle de ces trois versions était la plus appréciée. Les résultats ne sont ni clairs ni tranchés, mais ils méritent que l’on s’y arrête. D’ailleurs, Barbara vous répondra si vous êtes intéressé par cette étude et si vous lui écrivez à ce sujet!

Entre l’image et le son : à quand le multimédia?

Ces deux exemples montrent quel genre de questions les chercheurs devraient se poser et de quelles réponses les enseignants comme les développeurs auraient besoin afin de nous donner des produits et des dispositifs sonorisés de qualité.

La pratique est loin de l’objectif idéal. Le Web éducatif récupère plutôt aujourd’hui les fonctions de diffusion de la radio et de la télévision en direct, voire en différé. C’est le cas des dispositifs de conférence comme les Amphis de la 5ème ou celui-ci, que nous avons déjà présentés... Quel que soit l’intérêt de ces documents et des dispostifs destinés à les reproduire, ils manifestent encore le primat du discours, seul vecteur du savoir, porté par la voix.

Entre ces deux voies, une pégagogie verbale et discursive qui ignore l’image ou alors le privilège du visuel et l’image toute puissante, les pédagogues ont encore un long chemin à faire pour intégrer son, voix et image... bref, pour réussir une pédagogie basée sur le multimédia.



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