Publié le 18 octobre 1998 Mis à jour le 18 octobre 1998
En ces temps d’effervescence dans le monde de la formation à distance (FAD), on entend souvent ses acteurs affirmer que «la technologie ne doit pas primer sur le contenu». Et tous semblent d’accord là-dessus.
Un fait demeure cependant : la technologie coûte très cher. Son acquisition, sa maîtrise par des ressources compétentes, le développement des produits technologiques, l’opération des systèmes, tout cela demande des investissements énormes. Et ces investissements ne vont pas aux contenus proprement dits (d’où les râles de certains).
En FAD, nous devons offrir de la FORMATION (accessoirement, à distance). Ce qui distingue l’information de la formation, c’est que cette dernière vise à transférer une capacité de faire à une autre personne.
Un cours qui n’aboutit pas à un savoir-faire chez l’apprenant, ce n’est pas de la formation; c’est un transfert de connaissances, c’est de l’information. Plusieurs de ces «cours d’information» ne passeront pas le test de la réalité puisque ce qu’ils communiquent est inapplicable, donc faux ou, tout au plus, du domaine de l’imagination. Le test de la réalité, c’est parfois ce que certains cherchent le plus à éviter du haut de leur «autorité».
Il peut être tentant de limiter les coûts technologiques de la FAD en se bornant à n’effectuer que des transferts d’informations et en investissant au minimum dans de véritables expériences d’apprentissage.
Or la force des nouveaux médias d’enseignement et d’Internet consiste précisément dans leur potentiel interactif. L’interactivité coûte cher, c’est vrai. Mais la valeur d’un cours dans Internet ou dans un environnement multimédia dépend beaucoup de la qualité de cette interactivité.
Il peut sembler frustrant d’investir des fortunes pour repenser la présentation des concepts de base de chaque discipline et pour adapter des cours entiers à Internet et à l’apprentissage interactif. C’est cependant à ce prix que la finalité de la formation sera atteinte : le transfert d’une capacité à faire quelque chose.
Denys LamontagneRédacteur en chef
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