L’Association Canadienne d’Éducation de Langue Française
Favoriser le développement et l’épanouissement de la francophonie.
Publié le 12 octobre 1998 Mis à jour le 12 octobre 1998
Il a toujours existé en Suisse des entreprises privées de cours par correspondance telles que l’Akad dont la présence est connue depuis fort longtemps. Mais il est vrai qu’au niveau des cantons comme de l’Etat fédéral, la formation à distance (FAD) au niveau universitaire, notamment constitue une préoccupation relativement récente.
Technologie et pédagogie: une rencontre difficile
Les années ’80-’90 apparaissent comme une période capitale car elles voient naître la prise de conscience de l’importance de la formation à distance et constituent un réel tournant dans les orientations de travail. En 1987-88 à Genève, à la suite du dépôt d’une motion relative à la création d’un Collège d’enseignement à distance, est constituée la Commission télé-enseignement du Département de l’Instruction Publique. Celle-ci reçoit le mandat de rédiger un rapport de faisabilité. Il sera publié en juin 1990 sous le titre
L’enseignement à distance. Vers de nouvelles perspectives.
Ce premier document montrait que les différents projets pouvaient s’apparenter à l’ingénierie logicielle, à l’autoformation et au logiciel éducatif, enfin à la formation à distance proprement dite. Il mettait l’accent sur une observation pour le moins paradoxale : là ou les préoccupations pédagogiques étaient dominantes, les connaissances technologiques étaient les plus faibles, voire totalement absentes; inversement, dans les départements d’informatique ou de télécommunication, les préoccupations pédagogiques étaient considérées comme secondaires et venaient se greffer, a posteriori, sur des développements entièrement déterminés par une logique technologique.
De nombreuses intitiatives, mais...
À la même époque, différentes institutions universitaires romandes, notamment TECFA l’unité de technologies éducatives de l’Université de Genève, le Centre d’Enseignement et de Traitement pour Diabétiques de l’Hôpital cantonal et le Centre d’informatique pédagogique s’intègrent, avec l’appui de l’Office Fédéral pour l’Education et la Science (OFES), dans différents projets européens de formation à distance : notamment les Programmes DELTA , TEMPUS, TRIBUNE, SOCRATES, etc. Aujourd’hui encore la Suisse maintient son appui aux efforts européens pour le développement de la formation ouverte et à distance puisqu’elle participe, par exemple, au consortium EUN.
De son côté, de 1991 à 1995, l’OFES commandite plusieurs rapports de tendances qui donnent progressivement une vue générale de la situation de la formation à distance universitaire en Suisse. Durant cette période, de nombreuses initiatives sont prises, souvent encore de façon isolée, dans les milieux universitaires et dans l’enseignement supérieur non universitaire. Un centre de la FernUniversität est ouvert à Brigue (1994) et le Centre Romand de Formation à Distance se crée à Sierre (1995).
Au Tessin, l’Institut Supérieur Pédagogique de Formation Professionnelle (ispfP, Lugano) et le Dipartimento Instruzione e Cultura del Cantone Ticino décident de lancer un projet de formation à distance dans le Val Poschiavo (Canton des Grisons). Ce projet qui pourrait à terme devenir un modèle de développement régional fait aujourd’hui l’objet d’un projet de recherche financé par le FNRS auquel participent les universités de Genève TECFA et de Neuchâtel
Définir une politique générale?
Selon ces différents rapports, la diversité des initiatives et des développements comme le manque de coordination caractérisaient la situation suisse. En conséquence, on observait l’absence de flexibilité et d’interopérabilité entre les outils et les produits. C’est pourquoi, le premier rapport de 1991 proposait déjà mais visiblement sans succès des mesures concrètes destinées à créer des synergies entre les départements et les centres universitaires identifiés comme les principaux acteurs dans ce secteur.
En 1995, la Conférence Suisse Universitaire crée un groupe de travail consacré à la formation à distance afin de proposer, sur base de états des lieux, une orientation et des propositions claires en vue de fonder un développement coordonné de la formation à distance en Suisse et une réelle capitalisation des expériences. Parmi les propositions du groupe, la création du serveur Eductech que gère le groupe Nouvelles Technologies et Education (NTE, Université de Fribourg), est la seule à avoir vu le jour. Mais elle constitue une étape de coordination importante. Ce centre de documentation apparaît également comme un premier pas sur le chemin où devraient se rencontrer les mondes académiques et commerciaux en vue de développer de nouvelles synergies en matière d’édition.
De plus, le rapport final soulignait une tendance à l’intégration progressive des technologies de la communication et de l’information au sein des scénarios pédagogiques classiques, et le développement de systèmes mixtes, mêlant distance et présence.
De la formation à distance à l’intégration des technologies
Cette évolution, semblable à celle qui est observée en Europe, a déterminé la réorientation du mandat du groupe de travail EAD. Sous la dénomination FU.NT (Formation universitaire et nouvelles technologies), il s’est alors consacré à l’étude des conditions d’intégration des technologies dans l’enseignement supérieur et universitaire.
Pour le plan de quadriennal 2000-2003, il a proposé la création d’un campus virtuel suisse qui fera bientôt l’objet d’un appel d’offre. Quelles sont donc les grandes orientations de ce projet ?
Le projet
La mise en oeuvre du campus virtuel suisse se fera sur la base de mesures d’incitation de la Confédération qui pourraient être financées à hauteur de 45 millions de francs suisses pour la période 2000-2003. Selon ce concept, les hautes écoles et les universités doivent d’une part être encouragées à revoir la conception de certains de leurs cours afin de les rendre accessibles sous forme électronique et, d’autre part, être invitées à permettre à leurs propres étudiants d’acquérir des crédits à travers le réseau en suivant des cours dont la qualité devra être garantie par un processus d’accréditation.
Le campus virtuel aura pour tâche de promouvoir :
Un ambitieux programme de recherche
Ces mesures d’incitation porteront sur deux formes de soutien : le développement des infrastructures nécessaires et l’encouragement de projets significatifs, capables de convaincre la communauté universitaire de s’investir dans l’usage des technologies de l’information et de la communication.
Pour soutenir le développement d’une telle politique, le groupe d’experts a souhaité que soit mis en oeuvre un programme national de recherche (PNR) afin d’aider les responsables de l’éducation et les décideurs à comprendre comment les technologies peuvent améliorer le processus d’enseignement et d’apprentissage. Ce projet de recherche devrait porter sur quatre axes principaux :
Créer une dynamique nouvelle
Quant au campus, il devra se construire sur la base des principes suivants :
ll ne s’agit donc pas d’entreprendre des recherches originales, qui seraient quant à elles financées dans le cadre du programme prioritaire du FNRS, mais plutôt de choisir, de rassembler, de documenter et de mettre à profit des normes et des outils existants et stabilisés. NOTE DU RÉVISEUR J’ÉLIMINERAIS CETTE PHRASE DE CONCLUSION QUI RENFORCE INUTILEMENT CERTAINS PRÉJUGÉS TENACES SUR LA FORMATION À DISTANCE : On peut en effet accepter que dans le domaine de l’enseignement, les solutions techniques ne soient pas les mêmes que celles proposées par les courants de recherche les plus avancés : les objectifs et surtout les rythmes de pénétration et d’appropriation des outils technologiques sont radicalement différents. SURTOUT QUE LA PHRASE PRÉCÉDENTE DIT LA MEME CHOSE EN TERMES PLUS NEUTRES.
NOTE DU RÉVISEUR JE NE COMPRENDS PAS L’EXPRESSION « sur base de états des lieux »
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