Début octobre 2008, la
Fondation Internet Nouvelle Génération, FaberNovel et Orange ont initié Sociogeek, une enquête sociologique sur l'exposition de soi
sur le Web, notamment dans les réseaux sociaux. Nous vous parlions ici même de cette enquête en forme de jeu interactif.
Plus de 11.000 internautes adeptes des technologies et
des réseaux sociaux y ont participé et elle vient de livrer ses premiers résultats. Il va de soi que ces résultats ne peuvent pas faire l'objet de généralisation mais ils éclairent sur les tendances comportementales des jeunes sur le Web 2.0.
Deux tendances principales sont identifiées : l'exhib' et le trash. L'exhib' correspond aux formes d'expression de soi selon lesquelles les
personnes se mettent en scène dans divers contextes : en mangeant,
décontracté au travail, en colère, dansant... Tandis que le trash correspond à des formes d'exposition de soi outrancières lorsque les
participants exhibent des images « négatives » d'eux-mêmes (pleurs,
maladie, disgrâces corporelles).
Les résultats indiquent que la première forme d'exposition est la plus courante relevée au sein de l'échantillon. Mais il y a une autre conclusion qui intéressera sûrement les éducateurs. Celle qui est liée à la relation qu'entretiennent les jeunes avec cette exposition sur le web. Autrement dit, les jeunes sont-ils accro à l'exposition sur le Web 2.0 ?
A cette question, l'étude répond par la négative. L'exposition sur le Web, révèle-t-elle, est mesurée et contrôlée chez les jeunes, du moins chez les enquêtés. Mesurée parce qu'ils exposent modérement leur identité sur le Web. Contrôlée parce que cette exposition n'est pas inconsciente. L'individu a conscience du risque qu'il prend pour une cause : "produire une image de soi ouverte, avantageuse et positive".
Il faut retenir aussi que la population-cible ne montre pas tout sur le Web et choisit ses amis sur le Net en fonction des critères de ressemblance. Partant, elle entend choisir les personnes à qui elle veut se dévoiler. Même si ce n'est forcément pas le cas.
Des résultats d'enquête qui vont à l'encontre des discours catastrophistes confondant les usagers des réseaux sociaux avec des irresponsables narcissiques !