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L’informatique, les langues et les métiers informatisés sont les domaines les plus populaires.
Publié le 20 avril 2011 Mis à jour le 20 avril 2011
Dès les années 2000, les organisations internationales ont quasiment ordonné à l’Afrique de s'emparer des TIC, considérées comme l'un des moteurs du développement. Plusieurs pays, dès 2005, ont initié des Plans Nationaux d'Infrastructures de la Communication et de l’Information, (PNCI) calqués sur le modèle français et appuyés par l’UIT, la France ou la CEA. Parmi les résultats visibles de ces initiatives on relèvera l'éphémère Fonds de solidarité numérique, une idée avortée de 700 télécentres au Mali, puis a suivi une multitude d’autres projets avec ou sans lendemain, qui visaient l’implantation des TIC et la réduction de la fracture numérique endogène. D’où vient donc le fait que chaque action initiée pour l’Afrique s’évanouisse si vite après le départ du pays-soutien ? L’Éducation des masses, objectif déclaré de toutes ces initiaitives, ne s'est jamais réalisée.
Des solutions ont été proposées autrefois, réclamant une participation endogène effective à l’élaboration des actions d’aide, la socialisation de ces actions demeurant rare et viable seulement dans la conception de l’occident. L’absence de suivi régulier pendant et après le départ des bailleurs, maîtres de ces projets, associé au caractère ponctuel et beaucoup trop restreint de telles actions minent la bonne volonté fortement médiatisée et inefficace à la longue. Pourquoi les politiques africaines se préoccupent-elles si peu de l’éducation de leurs peuples aumoyen des outils modernes de communication ? Il est curieux de voir combien on se vante maintenant du nombre de téléphones portables vendus dans tel ou tel pays, de la vulgarisation des réseaux sociaux et des utilisations qui en découlent. Ces outils peuvent être convertis en outils d’enseignement à distance (m-learning, ou apprentissage mobile) comme certains le sont déjà dans le domaine de l'agriculture.
Aujourd’hui, l'apprentissage mobile et les jeux sérieux pour l'apprentissage ont la cote en Occident. Quelle politique nationale africaine est pensée aujourd'hui pour accroître et adapter, via ces outils, le niveau de compétences des travailleurs africains menacés de déqualification par les nouveaux modes de travail irrigués de technologies ? Pour la formation continue des enseignants dont les élèves se révèlent parfois plus compétents dans le maniement des TIC et donc susceptibles d'attirer à eux plus d'informations que celle qui leur est délivrée à l'école ? Du côté des initiatives, on soulignera que les pays du Nord exigent annuellement une réactualisation des outils pédagogiques et organisent des rencontres pédagogiques nationales ou régionales, sensibilisant ainsi les enseignants à leur utilisation. Mais la mise en place des bornes numériques demeure une utopie ou est réservée à des privilégiés malgré une politique efficace et utile des télecentres et des cybercafés hélas trop vite dépassés par d’autres activités que l’enseignement ou la télémédecine.
Si l'Occident à quelques chose à transmettre aux pays du Sud, c'est le pouvoir de la concertation et du travail collectif. Des gens compétents réfléchissent et mettent au point une stratégie globalement satisfaisante. Le pouvoir et les armes ne construisent jamais un pays. C’est l’éducation qui joue ce rôle. Il faut appuyer cet objectif par des moyens qui existent, même s'ils sont parfois bien cachés. Le Rwanda a commencé en se dotant d'une autorité nationale spécifique (Rwanda Information Technology Authority). On trouve dans ses programmes des politiques incitatives à l’utilisation des TIC, la formation des enseignants, la conception des contenus, l’équipement et les infrastructures nécessaires à l'atteinte des objectifs. Sinon, nos enfants demeureront des consommateurs aveugles, se contentant des téléphones dernier cri pour la musique et le chat, alors que des objectifs plus nobles sont autorisés par ces bijoux technologiques.
Illustration : C. Vaufrey, CC BY 2.0
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