Publié le 26 octobre 2010 Mis à jour le 26 octobre 2010
En 2000, Hachette éducation publiait Pour l'honneur de l'école, passions et controverses en éducation, écrit par André de Peretti. En 2009, François Muller, lui-même grand admirateur d'André de Peretti, obtenait l'autorisation des éditions Hachette de mettre en ligne la quasi-intégralité de l'ouvrage sur son site, en accès libre.
L'histoire aurait pu s'arrêter là, et la communauté éducative aurait librement bénéficié d'un ouvrage estimé important, près de dix ans après sa première édition.
Mais F. Muller et A. de Peretti ont donné un nouveau visage à l'ouvrage, en profitant des opportunités offertes par les outils numériques. Ils ont en effet enregistré en 2009 des conversations thématiques qui accompagnent l'ouvrage écrit.
De plus, F. Muller ajoute sur la page de présentation de l'ouvrage des liens vers d'autres pages de son site qui, selon ses dires, doivent beaucoup à de Peretti.
L'utilisateur a donc à sa disposition :
Le livre initial vit donc une vie enrichie sur le web, pour le plus grand bonheur des pédagogues.
La clé de cette initiative est donnée dans la première conversation entre Muller et de Peretti, intitulée « Sérendipité de la lecture et de l'apprentissage ». De Peretti y explique qu'il est fondamental de placer la réflexion pédagogique en contexte, c'est à dire d'avoir présents à l'esprit les débats et réformes qui émaillent l'histoire des systèmes éducatifs depuis un siècle au moins. Ceci, parce que l'innovation ne part pas de rien. De Peretti souligne que notre époque manque de mémoire et que tout innovateur de bonne volonté réinvente la roue... sans soupçonner que des réflexions similaires aux siennes avaient été menées quelques années ou décades plus tôt. Muler et de Peretti militent ici pour la sérendipité, comme principe de découverte (nombre de découvertes se produisant par hasard, ou à la suite d'une mauvaise manipulation qui donne des effets positifs inespérés) et aussi comme principe d'accès aux savoirs.
Lexploitation de la sérendipité est largement facilitée par Internet, qui fait apparaître la variété des choses, qui se combinent non selon un principe linéaire mais sur un mode interactif. Cette interaction est désormais largement admise par les scientifiques de tous horizons, dont aucun ne souhaite plus s'enfermer dans sa discipline, préférant au contraire privilégier l'interdisciplinarité.
Muller insiste sur la nécessité d'accueillir la sérendipité à l'école, notamment par le biais des démarches de projet qui, contrairement à une opinion répandue, ne consistent pas en démarches ultra-programmées mais en systèmes capables d'absorber l'inattendu et d'en tirer le meilleur parti.
De Peretti enfin milite pour une logique non plus coupante, dissociative, mais pour une logique « réunitive », interactive, dans la quelle les idées se fécondent les unes les autres.
Le lecteur est donc invité à lire ou relire le livre initial au gré de ses intérêts, en mettant en relation les chapitres, les conversations, les développements des autres pages et sa propre expérience, en faisant le pari que ces confrontations sérendipes stimuleront sa réflexion et ses pratiques.
Cette nouvelle publication augmentée d'un livre vieux de dix ans constitue en elle-même un excellent exemple de démarche conciliant le fond (le livre, qui brosse lui-même le tableau d'un siècle de réformes et fait le point sur les dimensions organisationnelles de l'enseignement) et le flux, flux des pensées, des rencontres, des développements qui, loin d'engloutir l'objet de départ, l'enrichissent let le réactualisent en permanence.
Pour l'honneur de l'école, passions et controverses en éducation. André de Peretti. Disponible sur le site de François Muller, accompagné de 18 pistes audio et de 7 pages d'approfondissement et d'illustration.
Accédez à des services exclusifs gratuitement
Inscrivez-vous et recevez nos infolettres en pédagogie et technologies éducatives
Vous pourrez aussi indexer vos ressources préférées et retrouver votre historique de consultation
M’abonner à l'infolettreVous pourriez aussi aimer:
La lecture fait-elle partie de l'œuvre ?
Dire qu'une œuvre ne peut vivre sans ceux qui la reçoivent relève du lieu commun. Mais cette réception fait-elle partie de ses propriétés fondamentales et contribue t-elle à en définir la nature-même ? C'est la thèse que défend Marie Martel, en se penchant en particulier sur les œuvres littéraires numériques.
La recherche en bibliothèque est-elle définitivement passée de mode ?
Les étudiants utilisent massivement Internet comme source d'information pour leurs travaux; mais les enseignants préfèreraient les voir plus souvent utiliser les ressources des bibliothèques universitaires... A l'heure de l'accès généralisé à Internet dans les sociétés développées, ce souhait est-il légitime, ou témoigne t-il d'un attachement archaïque à des pratiques de recherche qui n'ont plus d'avenir ?
Internet est maintenant le premier vecteur de lecture pour la majorité de la population.
Au total, nous passerions en moyenne 1 h 24 à lire du texte à chaque jour. Ce qui est quand même pas mal. Mais ce qui est le plus instructif est la proportion de texte lu à l’écran via Internet : 48 minutes sur 84, soit 57 % alors que la lecture sur support papier ne représente plus que 30 % et cette proportion va continuer à décliner à mesure que les journaux et revues passeront sur support tablette électronique...
A la rencontre des écrivains d'Afrique, des Caraïbes et des Antilles
Des écrivains francophones à découvrir.
Le manuel numérique : un allié de choix pour les sciences
Les manuels des disciplines scientifiques ont une durée de vie fort brève, tant le rythme d'accroissement des connaissances est rapide. Le manule numérique autorisant des mises à jour et compléments permanents apparaît alors comme une solution. Ceci, à condition de ne pas être une simple copie de l'ouvrage papier.
