Résumer cette heure de conférence vidéo assez dense est difficile mais on retiendra le ton très peu orthodoxe de cet universitaire français qui affirme : « On a vraiment intérêt à aller voir ailleurs ce qu’il se passe ».
Le monde de l’entreprise est encore loin d’avoir bonne presse chez les universitaires et les enseignants de langues en France et les références aux recherches dans le domaine du management sont bien rares. Christian Puren rappelle que la classe de langues-culture, comme toute entreprise - doit être efficace et rentable, et donc « se donner un modèle de productivité ». Il montre comment les différentes conceptions managériales ont partagé fortement les mêmes enjeux et influencé les conceptions didactiques depuis les années 50 jusqu’à nos jours pour aboutir à « la perspective actionnelle » qui opérerait une rupture avec la pédagogie communicative. Il présente à cette occasion différents modèles économiques qui ont marqué l’histoire de la méthodologie des langues.
- Le modèle de l’entreprise tayloriste et ses exercices structuraux
- Le modèle de la révolution technologique et les méthodes audio-visuelles
- le modèle de la révolution de l’information et de la communication et l’approche communicative des années 70
- Le modèle du marketing et la centration sur l’apprenant des années 80
- L’entreprise « orientée objet » et la perspective actionnelle des années 2000
Il examine également quelques implications didactiques de la pédagogie actionnelle: avec internet, on doit définir ce que l’on veut faire avant d’aller chercher les documents et les informations qui permettront de le faire, on cherche en fonction de que l’on veut faire.
Au passage il égratigne quelque peu des notions aujourd’hui galvaudées : celle de communication, celle d’innovation. Il ne suffit pas d’échanger des informations et de communiquer, encore faut-il entrer dans le monde réel et complexe des interactions et des contestations mutuelles.
« Ce qui est intéressant, c’est de ne pas être victime des effets d’innovation. La seule manière d’être plus intelligent que les gens qui nous ont précédés, c’est de cesser de connoter positivement l’innovation. Le mot innovation n’est pas porteur en soi de progrès. »
De l’approche communicative à la perspective actionnelleConférence de Christian Puren à Tellinn en Estonie en novembre 2006.
Voir plus d'articles de cet auteur