Publié le 25 septembre 2010 Mis à jour le 25 septembre 2010
La place des TIC dans l'enseignement supérieur fait l'objet de débats permanents dans le monde entier. déjà en 1998, la Conférence mondiale sur l'enseignement supérieur de l'UNESCO avait mis en évidence le potentiel et les enjeux que représente l’avènement de la technologie au sein de l’éducation.
Transportons-nous 12 ans plus tard, au cours d’un débat survenulors de l'édition 2009 de Conférence mondiale sur l’enseignement supérieur. M. Adbul Waheed Khan, Sous-Directeur général pour la communication et l’information de l’UNESCO, soutient que le système universitaire doit changer pour perdurer. En effet, qu’est-ce qui a changé dans le monde des TIC pour l'enseignement depuis 1998?
M. Khan pose donc la question de savoir si l'enseignement supérieur ne risque pas de se transformer en espèce éteinte (dinosaure) s'il n'intègre pas beaucoup plus vigoureusement la révolution technologique.
Les jeunes recherchent ardemment un apprentissage basé sur les TICS. Ils ont ainsi potentiellement la possibilité de guider eux-mêmes leurs apprentissages, au détriment des enseignants prescripteurs d'antan. Cette modification de l'équilibre entre apprenants et enseignants représente un défi majeur pour l'université.
Défi qu'il est d'autant plus important de relever pour faire face au besoin massif d'élévation du niveau de la main d'oeuvre mondiale. L'université mondiale doit être capable d’attirer les étudiants et leur donner un enseignement qui leur permettra de travailler et d’évoluer dans le monde.
En effet, Shanghai connaît depuis longtemps un besoin grandissant de main-d’œuvre qualifiée. Ce qui a poussé les autorités à mettre sur pied, dès les années 60 du siècle dernier, la télévision universitaire de Shangaï (Shangaï Television University, STUV).
Et là, nos vieux pays du Nord sont frappés par le changement d'échelle qui s'opère : lors de la conférence de l'UNESCO, le professeur Zheng Deming a présenté des chiffres éturdissants. Cette télévision est accessible aux 19 millions d'habitants de la métropole. Mieux encore, le projet "Faire de la fracture numérique une opportunité numérique" a permis à la chaîne universitaire de se décliner sur la toile. Pas moins de huit plateforme d'e-learning sont désormais ouvertes, chacune s'adressant à un segment spécifique de public : groupes défavorisés, seniors, migrants (quatre millions de personnes !)... Il n'est donc pas étonnant que la STUV ait récemment été primée par un prix international.
C'est un orateur d'Afrique du Sud qui a mis le doigt sur le point fondamental de l'expansion du savoir universitaire mondial : les 300 000 étudiants adultes à distance que compte le pays n'ont pas, dans leur majorité, de bagage scolaire académique solide. Comment leur donner accès aux savoirs de niveau supérieur ? "Les personnels (universitaires) conservent trop souvent une vision très conservatrice sur les nouvelles manières d'enseigner", souligne ainsi le professeur Dele Braimoh. Il est donc urgent d'explorer les multiples canaux d'enseignement et d'apprentissage que proposent les TIC, de manière à ne pas se contenter de reproduire les schémas élitistes anciens, totalement déconnectés des besoins de formation actuels.
Photo : Marc van der Chijs, Flickr, licence CC.
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