Une visite sur le site des 100 ans de l’École d’optométrie de l’Université de Montréal, où on tente de numériser et d’identifier les élèves qui figurent sur les mosaïques de finissants depuis 100 ans, permet de découvrir une importante différence de traitement des anciens élèves entre les institutions d’Europe et d’Amérique.
En Amérique
C’est qu’en Amérique, les anciens élèves participent systématiquement au développement et à la survie financière des institutions. Quasi toutes les universités du continent et beaucoup de cégeps, collèges et même d’institutions secondaires entretiennent un service ou une fondation qui centralise et anime les «alumni», les gradués. L’intérêt est évident : l’apport des «anciens», pour peu qu’ils aient réussi financièrement, se chiffre en millions de dollars, même pour la plus humble des universités.
Dons récurrents, legs testamentaires, bénéficiaires d’assurances sur la vie, cessions de droits, de brevets, commandites, etc, les fondations rivalisent d’imagination pour attirer de l’argent et des remerciements financiers pour la poursuite de leur mission éducative. On trouve même des formations pour les leveurs de fonds professionnels ( 1 - 2 ) de ces institutions.
Si ce n’est une fondation, ce sera le service de placement ou de suivi des étudiants qui maintiendra le lien entre le milieu professionnel et l’institution. En plus de solliciter les dons, on offrira du perfectionnement professionnel, des cours à distance, des activités de levée de fonds, des occasions d’implication sociale dans les projets de développement, etc.
La marge d’autonomie financière ainsi gagnée leur permet :
- d’initier des projets de développement originaux;
- d’attirer des étudiants de qualité par des bourses intéressantes;
- d’attirer des professeurs et des professionnels de grand prestige;
- d’investir dans des orientations locales ou régionales indépendantes;
- d’offrir des services qui ne cadrent pas dans les programmes officiels, etc.
Ces fonds indépendants jouent un rôle important dans le développement de l’institution. L’autonomie générée est le plus fort attrait de cette activité.
Quelques exemples de sites québécois d’anciens étudiants:
En Europe
En Europe, en 2011, rares étaient les universités à centraliser la gestion des alumni; celle-ci était laissée à la discrétion des facultés et départements qui, faute d’un volume suffisant, ne pouvaient assurer une animation digne de ce nom ni y affecter les ressources adéquates et professionnelles. La plupart des sites présentaient une activité quasi moribonde, sans intérêt. Seules quelques grandes facultés d’administration ou d'ingénierie y arrivaient. Mais cette situation est graduellement en train de changer.
Ce sont donc des entreprises privées qui ont récupéré les anciens élèves : trois sites principaux (Copains d’avant, Trombi, France Alumni ) vivent avec les revenus publicitaires générés par leur fréquentation. Ces revenus ne représentent qu’une fraction dérisoire du potentiel des anciens étudiants.
Les universités et écoles peuvent faire 1 000 fois mieux, en fait toutes les institutions qui diplôment des professionnels, que ce soit en pâtisserie, en administration ou en littérature, gagneront à suivre leurs anciens élèves : sur le nombre il y en a toujours quelques uns qui se démarqueront et réussiront financièrement à une échelle telle qu’une forme de reconnaissance pourra s’exprimer envers leur Alma Mater, pour peu qu’on les sollicite dans une forme socialement reconnue, sans compter les centaines d’autres diplômés qui fourniront leur apport en contributions diverses, du bénévolat à la participation aux activités.
Au bout du compte, ce sont les institutions et la société qui en profiteront, l’éducation est un des meilleurs investissements.
Quelques exemples européens de sites d’anciens étudiants:
Autre article
Les alumnis, anciens profils, nouvelles ressources
https://cursus.edu/fr/25758/les-alumnis-anciens-profils-nouvelles-ressources
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