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Publié le 15 septembre 2009 Mis à jour le 15 septembre 2009

L'anglais, l'arbre qui cache la forêt des langues

Les Français ont la réputation d’être de piètres locuteurs dans toutes les langues sauf la leur. les résultats que les étudiants français ont obtenu au TOEFFL en 2008 semblent confirmer cette idée reçue, puisque la France se place au 69e rang du classement mondial, et 25e dans la liste des 43 états européens. Pas brillant.

Faut-il alors concentrer tous les efforts d’apprentissage sur l’anglais et abandonner les autres langues étrangères ? Ce n’est pas évident, et pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, parce que nous utiliserons en priorité la langue de ceux avec qui nous entrerons en discussion. Or, si la France est bien voisine de la Grande-Bretagne, elle l’est aussi de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne. Sait-on par exemple que près de sept millions de Français visitent l’Italie chaque année ? Que l’Allemagne est le premier  partenaire commercial de la France, et le Royaume-Uni, seulement le cinquième ?

Ensuite, les Français appartiennent à un ensemble territorial beaucoup plus vaste que celui de leur pays. Il s’agit de l’Europe. Et en Europe, les langues foisonnent. Certes, nous pouvons toujours nous dire qu’avec un peu d’anglais, nus voyagerons partout. Mais les 1 500 mots du « globish » (anglais élémentaire de communication internationale) sont loin de permettre d’exprimer toutes les nuances d’une véritable langue. Et parler la langue de son hôte est une attention délicate qui est souvent payée de retour.

Enfin, parce qu’apprendre une langue étrangère, c’est déjà se mettre en condition pour en apprendre une deuxième, puis une troisième, etc. « En France les professeurs enseignent en général une langue. Ils sont profs d’anglais, ou d’espagnol. Je pense qu’il faudrait qu’ils deviennent profs de langues, à la fois d’anglais et de français par exemple » dit Christian Tremblay, président de l’observatoire européen du plurilinguisme.

l faut surtout être bien conscient que l’anglais ne jouit plus d’une position sans partage, y compris chez lui, en particulier aux Etats-Unis. L’espagnol y progresse très rapidement :  selon le US Census Bureau, on compte près de 47 millions d’Hispaniques aux Etats Unis, contre seulement 22,4 millions en 1990. La population hispanique est celle qui progresse le plus rapidement aux Etats-Unis, et on estime qu’elle comptera 132 millions de ressortissants en 2050. Si plus de 50 % de cette population parle déjà très bien l’anglais, plus de 70 % continue à utiliser l’espagnol à la maison et dans la communauté… L’espagnol est donc devenue une véritable langue seconde aux Etats-Unis. Il suffit de se rendre en Californie ou au Texas, où tous les panneaux publicitaires, toutes les informations administratives, sont rédigées en deux langues, pour s’en rendre compte.

Faut-il alors se ruer sur l’espagnol, qui est la langue dont le nombre de locuteurs progresse le plus rapidement dans le monde ? Dans l’absolu, oui, mais à condition de ne pas exclure alors d’autres langues d’un usage apparemment moins fréquent. Depuis la moitié des années 70, l’espagnol est la deuxième langue vivante favorite des jeunes Français qui entrent en classe de 4e. Cette place était auparavant tenue par l’allemand. Quels facteurs ont provoqué ce glissement d’une langue à l’autre ? Et ceux qui ont appris l’espagnol en classe l’utilise t-ils ensuite ? Voilà des données qui pourraient nous faire sortir des lieux communs tels que « Les Français sont mauvais en langues, on n’y peut rien »…

Sur la toile, en apparence, l’anglais règne en maître, à la fois à cause du nombre de sites rédigés dans cette langue, et parce que c’est la lange utilisée par les plus grosses compagnies du web, qui nous fournissent des services devenus indispensables (et qui connaissent aussi la valeur affective accordée à la langue et font donc d’importants efforts de traduction). Mais faisons l’effort de saisir nos requêtes dans une langue autre que le français ou l’anglais, ou de nous promener, pour un soir, sur les versions étrangères de Google   ou de Yahoo. Nous allons sans doute découvrir de superbes sites, pas si difficiles que ça à comprendre, pas plus difficiles en tout cas, pour la majorité d’entre nous, que de nombreux sites en anglais.




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