Traditionnellement, la formation à distance était destinée aux élèves en difficulté d’une sorte ou d’une autre : ceux qui ne pouvaient aller à l’école pour cause de maladie, d’éloignement, d’inadaptation sociale, de douance ou de déficience et aussi ceux qui prenaient des cours d’été pour rattrapper une matière.
Enfin on accueillait à bras ouverts les adultes qui désiraient compléter des études qu’ils avaient abandonné.
Ces étudiants avaient souvent :
- de faibles résultats scolaires;
- des difficultés en lecture. écriture ou en mathématiques;
- des problèmes d’assiduité à l’école;
- une faible estime d’eux-même en ce qui concerne l’étude;
- des problèmes de motivation.
Bref, la formation à distance héritait des cas problèmes et s’en occupait du mieux qu’elle le pouvait. On comprend aussi que, dans ces conditions, elle ait développé des standards et des méthodes d’enseignement très différents de l’école traditionnelle !
La nouvelle clientèle de la formation en ligne
Maintenant que la formation en ligne devient populaire, la clientèle qui la fréquente change complètement : ceux qui préfèrent la formation en ligne sont souvent les étudiants les plus autonomes et performants, les moins doués découvrant assez rapidement que la discipline nécessaire est beaucoup plus élevée qu’en classe.
Ces étudiants présentent peu de problèmes de prérequis et réussissent plus facilement, sans compter leurs capacités financières supérieures.
Bref, il va de soi que pour les institutions, à effort égal, cette clientèle est de loin plus intéressante sur tous les plans par rapport à une clientèle «à problèmes». On en conclut qu’en dehors de l’éducation subventionnée, personne ne s’occupera des élèves en difficulté, à moins qu’on ne soit prêt à y mettre le prix, comme on le fait pour l’école traditionnelle avec les classes et méthodes spéciales.
Une inversion
En fait, on pourrait même asssister à une inversion : logiquement, ce devrait être les élèves qui ont de la difficulté à apprendre de façon autonome qui devraient aller en classe parfaire leurs méthodes d’apprentissage et profiter du soutien d’un professeur. Ainsi, plus de ressources pourraient leur être consacrées.
L’idéal serait de voir les élèves plus autonomes profiter de la formation en ligne et en réseau et se regrouper dans les classes pour des activités pratiques et non pour de la transmission de connaissance, transmission qui est beaucoup plus souple, riche et variée par les technologies.
Par exemple, un professeur hésitera à répéter plus de deux fois la même chose à un groupe; des élèves peuvent reprendre autant de fois qu’ils le désirent telle ou telle présentation en ligne; le silence est de rigueur en classe mais les échanges entre pairs sont la norme dans les cours en ligne; les contenus peuvent être actualisés en tout temps en ligne, ce qui n’est pas le cas d’un manuel, etc.
Axes de promotion
Ainsi, dans la promotion de la formation en ligne, on insistera de moins en moins sur les avantages d’accessibilité de la formation à distance, puisqu’ils sont acquis et reconnus, et de plus en plus sur la communauté et la qualité des contenus eux-mêmes.
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