La semaine dernière, à Douala, la capitale économique du Cameroun, le proviseur du Lycée Joss recevait, au sein d’un des vingt établissements connectés par l’Etat camerounais, les nombreux chefs d’établissements, les chercheurs, les experts et les enseignants affiliés au Rocare, le Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education.
Bien que peu connu du grand public, ce réseau a pour mission la promotion de l’expertise africaine afin d’influencer positivement les pratiques et politiques éducatives. L’éducation est un des moteurs de la transformation et de la compétitivité en Afrique où la recherche en éducation doit aiguillonner l’évolution des systèmes éducatifs. Et cette recherche doit être imprégnée des valeurs et contraintes locales.
Le Rocare fonctionne dans 15 pays par le biais des coordinations nationales. Les activités s’échelonnent suivant des projets relatifs
- à la qualité de l’Enseignement et Gestion du corps enseignant
- à l’Impact du VIH/SIDA sur l’Education au Rôle et à la Réponse des Systèmes Educatifs
- à l’Education dans les pays en crises ou en conflits
- à la Contribution des Nouvelles Technologies à l’Education dans des contextes africains
- et à l’Utilisation des Langues Nationales dans l’Education
Au Cameroun, P. Fonkoua, qu’entoure une équipe de chercheurs basés à l’Ecole normale supérieure, au Centre National de l’Education, au Ministère des Enseignements secondaires, au ministère de l’Enseignement supérieur, à la faculté des Lettres de l’Université de Yaoundé 1, a rassemblé les membres du réseau national dans le cadre du projet sur la Contribution des Tic à l’Education en contextes africains.
Plusieurs établissements secondaires et primaires sont arrimés à ce projet et sont localisés aussi bien à Yaoundé, qu’à Douala, Buea, Bafoussam et Bamenda, tissant ainsi la toile sur les principales villes camerounaises utilisant déjà les Tic, avec ou non une connection à l’Internet.
Il en est ainsi du Lycée Joss qui a présenté le bilan de la phase et un projet de réalisation de la recherche en cours d’effectuation impliquant, sous la houlette de madame Menanga, le Proviseur, une initiation à l’utilisation des Tic dans les disciplines scolaires. Le Lycée technique de Bafoussam, a instauré cet enseignement obligatoire en classe de seconde pour permettre aux apprenants de s’en servir dans les classes de première et de terminales dans lesquelles la création technologique revêt une très grande importance.
Le Collège anglophone Longla a instauré, depuis 1998, l’enseignement par les Tic pour près de six matières obligatoires aux examens officiels, faisant observer de bien meilleures performances que pour les élèves qui n’avaient pas d’opportunités dans ces disciplines. Il en est de même pour Les établissements de la ville universitaire anglophone de Buea dont les résultats sont très bons et où la recherche dans les Tice est très avancée.
L’Ecole primaire les Oiselets de Bafoussam a sans doute cueilli la palme d’or pour avir mis sur pied un Cédérom didactique comportant l’ensemble des matières enseignables à l’école. Le responsable du Programme Tic, Moses Mbangwana, a promis de renforcer, pour toutes les équipes, les possibilités de poursuivre jusqu’au bout la phase attendue sur les manifestations concrètes de l’utilisation des Tic dans les écoles.
Le Rocare travaille en partenariat avec les intitutions officielles et initie un dynamisme technologique et didactique au sein des écoles par la présence d’un chercheur qualifié ddans chaque équipe, par des articles de fonds et des études conduites des écoles de formation, favorisant ainsi, sous la critique méthodologique universitaire la contextualisation des Tic dans nos écoles. De tels projets, pratique et efficaces, sont rares aujourd’hui. Le Rocare est le frère jumeau de l’ Ernwaca anglophone.
Voir plus d'articles de cet auteur