Peut-on caractériser les populations qui optent pour la « formation ouverte et à distance (FOD) » et celles qui préfèrent suivre la formation sous sa forme traditionnelle, en se déplaçant dans le centre d’enseignement le plus proche ?
L’étude « L’institutionnalisation de l’individualisation des parcours emploi-formation» de André Moisan, du Conservatoire National des Arts et Métiers Pays de la Loire, se base sur 25 entretiens et une enquête téléphonique auprès de 352 auditeurs ayant, dans leur majorité, suivi des unités de valeur en FOD.
Il en ressort que le choix de la modalité pédagogique (traditionnel ou en FOD) est le résultat d’un arbitrage entre avantages et inconvénients, dans lequel l’aspect pédagogique est secondaire : la modalité pédagogique n’est qu’une dimension complémentaire d’une offre de formation modularisée.
De plus, la FOD apparaît comme un atout pour les auditeurs développant une stratégie de parcours diplômants, orientés vers l’emploi.
Extraits :
- Les seules variables de différentiation entre les populations inscrites en cours du soir et celles qui se sont inscrites à au moins une unité d’enseignement correspondent à l’éloignement du centre d’enseignement, d’une part, et au niveau de formation initiale, d’autre part.
- L’ouverture constitue l’élément premier et déterminant parmi les caractéristiques du dispositif de formation qui retiennent l’intérêt des auditeurs. La dimension «à distance» n’apparaît que comme une disposition supplémentaire confortant les possibilités de choix de l’auditeur.
Ainsi, le caractère «modulaire» de l’offre de formation, permettant de déterminer le rythme annuel de son parcours de formation, apparaît comme principal, suivi de son caractère professionnel.
- Cette ouverture permet l’élaboration d’un choix de la modalité pédagogique (cours du soir) ou formation à distance (FOD) dans lequel la préférence pour la pédagogie traditionnelle du cours est seconde par rapport à d’autres paramètres, en ordre décroissant :
- les déplacements,
- la contrainte du rythme d’apprentissage,
- la poursuite de la formation (en cas de déménagement),
- les contraintes professionnelles,
- le choix de l’organisation sa propre façon d’apprendre,
- les contraintes familiales.
- Le choix de l’auditeur apparaît comme enserré dans un champ de «contraintes», à partir desquelles il s’engage en prenant appui sur son propre projet de formation : acteur en même temps contraint et autodirigé.
Bref, le marketing de la formation à distance passe beaucoup par des modalités d’accessibilité et de distribution souples.
Pour le document complet : L’institutionnalisation de l’individualisation des parcours emploi-formation
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