Depuis 2003 l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) propose un programme d’allocations de formation à la poursuite d’études à distance. Afin de vérifier l’atteinte des objectifs de ce programme, l’AUF a mené une enquête auprès des apprenants d’Afrique Sub-saharienne (Afrique de l’ouest, Afrique centrale et Océan Indien) inscrits en 2004-2005.
Echantillon
Ces derniers représentaient 78% (soit 360 apprenants) du total des allocataires en 2004-2005. 285 réponses ont été reçues et 241 d’entre elles retenues comme exploitables (soit environ 70% du total potentiel d’apprenants).
Les réponses ont été analysées par l’AUF (Programme « TIC et appropriation des savoirs ») et par l’Université de Besançon (professeur Jean-Claude Manderscheid).
Points clés
«50% estiment qu’une FOAD est plus exigeante scientifiquement et académiquement qu’une formation classique suivie dans leur pays que le contraire ( 46, 4% ne « savent pas »).
Ils ne sont que 27% à trouver les cours « trop théoriques » (la plupart des diplômes proposés sont des formations professionnalisantes) mais 56% les estiment « trop lourds ».
D’ailleurs, quand on demande leurs principales difficultés ils sont 74% à évoquer des problèmes de disponibilité (ce qui semble logique étant donné le statut professionnel de la plupart des allocataires).
Ils sont 88% à juger que les contenus pédagogiques proposés dans les formations ne sont pas éloignés des réalités de leurs pays.
Toutefois, 69% estiment que leur formation serait plus facile si elle comprenait des études de cas, des travaux pratiques faisant référence à ces mêmes réalités locales.
Ils sont 68% à penser qu’ils n’ont eu aucun problème d’adaptation à la FOAD :
- 96% estiment que leur niveau initial d’études leur permet de suive sans problème leur formation et, corollairement,
- 78% jugent inutile la mise en oeuvre d’une évaluation initiale de leurs connaissances avant le démarrage d’une formation.
L’appréciation globale est très positive. Le questionnaire demandait en conclusion aux apprenants s’ils recommanderaient à leurs parents ou amis de suivre une FOAD. 95% ont répondu par l’affirmative.
Difficultés techniques ?
En moyenne, 54% des apprenants disent n’avoir aucune difficulté technique (58% pour ceux qui suivent leur formation sur leur lieu de travail, sans doute ceux qui manipulent le mieux l’informatique et qui ont une connexion Internet).
En revanche, ceux qui doivent se rendre dans un cybercafé mentionnent significativement plus souvent des difficultés techniques (73 % d’entre eux).
Commentaires
Dans la réalisation d’un tel programme international d’aide aux études, les critères de sélection des candidats sont sans doute un point clé du succès.
La priorité accordée par l’AUF aux gens en activité et aux formations professionalisantes a des implications directe sur la réussite : les candidats retenus sont plus motivés, plus expérimentés et mieux outillés autant en termes de pratique que d’équipements pour suivre des cours à distance.
À considérer pour les universités, fondations et organismes d’aide internationaux qui seraient tentés par le soutien aux étudiants à distance.
Pour les résultats complets : Enquête qualité auprès des apprenants 2004-2005
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