Élèves idiots ou système scolaire en difficulté ?

Identifier le problème de ces étudiants «en échec»

Stéphane Bonnéry, maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’université Paris 8, équipe ESCOL, dissèque le problème d’une école qui présuppose des habiletés d’apprentissage chez ses élèves, habiletés qui ne sont ni innées, ni universelles.

De là, Il analyse les écarts entre les pratiques langagières de ces élèves et celles attendues à l’école pour apprendre ou encore la supposition que tous les élèves savent ce qu’est apprendre et comprennent qu’ils sont là pour apprendre, pour réfléchir et non pour livrer une performance.

Dans les deux cas, les préalables à l’apprentissage sont absents : comment comprendre une communication quand le code demeure partiellement indéchiffré, comment apprendre quand le but même de l’activité «pédagogique» est manqué, quand le principe du jeu n’est pas compris ?

Une fois que les étiquettes sont établies de part et d’autre, «élève en échec» et «école injuste», le reste des actions éducatives consiste en réactions au problème initial et ne le résout pas.

La réflexion est intéressante, y compris pour la formation à distance, souvent considérée comme réponse palliative mais qui n’aura guère plus de succès si elle ne résout pas le problème initial. Rappelons que la formation à distance traditionnelle ne touchait pas plus de 25 % d’une population totale et moins de 15 % avec succès.

Si la formation en ligne en touche beaucoup plus, il serait souhaitable qu’elle dépasse le 50 % de succès et le 75 % de portée. Pour y réussir, la FAD devra réussir à identifier le problème de ces étudiants «en difficulté» qu’on lui réfère. Cette réflexion est nécessaire.

Faut-il dire élèves en échec ou système scolaire en difficulté ? - Entrevue

Scénarisation des dispositifs pédagogiques et inégalités d’apprentissage - Revue française de pédagogie