Les sciences sociales et les réseaux
Comprendre, les jeunes, l’identité, la vidéo...
Publié le 18 janvier 2011 Mis à jour le 18 janvier 2011
Plusieurs administrations scolaires souhaitent que chaque étudiant possède son ordinateur personnel et visent un ratio 1:1. Si l’objectif de l’autonomie individuelle est en principe souhaitable, en classe la dynamique la plus efficace est bien loin de ce taux.
Dans les faits, l’apprentissage consiste à :
Acquisition
Si l’obtention des données peut se réaliser relativement passivement et de de façon individuelle en lisant un manuel ou en écoutant un professeur, on sait qu’elle est plus efficace si elle est initiée activement par l’individu et qu’elle profite des apports du groupe.
S’activer et collaborer avec d’autres personnes provoque un travail plus efficace déjà à cette étape. L’apport des wikis, des répertoires partagés, outils de recherche, références, etc, permis par Internet démultiplie les possibilités de collaboration et de participation du groupe et devient sans équivalent en termes d'efficacité pédagogique.
Qualification
À l’étape de qualification des données selon différents contextes et points de vue, la discussion, les échanges et les expérimentations sont la manière la plus féconde de comprendre et d’évaluer à la fois l’utilité, la pertinence et l’importance des données.
On conçoit aisément alors qu’un groupe d’étudiants travaillant autour d’un poste sera plus animé que le même nombre d’étudiants travaillant chacun sur sa machine. Même si tous les étudiants ne sont pas actifs et participatifs de la même façon dans un groupe, leurs interactions seront de toutes façons plus riches et stimulantes comparées à celles d’un individu solitaire, sans interaction ou avec un niveau d’interaction bien moindre.
Utilisation
Enfin, l’utilisation des données peut toujours être réalisée de façon isolée, ce qui sera le cas au moment de l’évaluation, mais à l’étape de l’apprentissage, la pratique, l’exemple, le jeu et l’émulation du groupe dépassent rapidement les limites de l’entraînement seul et fournissent une variété difficilement comparable.
0 - Aucun ordinateur en classe
Une classe sans ordinateur peut déjà intégrer les TIC si elle en utilise l’esprit. Il y a presque toujours des ordinateurs dans l’école, à la bibliothèque, dans la communauté ou dans les maisons des étudiants. Même les téléphones portables des étudiants peuvent être appelés à la rescousse. Ce qui compte est la dynamique des interactions.
Il manque des données ? Les étudiants les ramèneront demain ou les produiront au besoin : prise de photos, de vidéos, résultats de recherche, etc. Des contacts sont à faire ? Internet permettra de les trouver.
Bien des professeurs ont déjà comme pratique courante de passer les commandes des éléments à obtenir à leurs étudiants. La collaboration des élèves peut aller très loin et l’animation en retour est presque garantie en classe. Le support du professeur est nécessaire, mais les étudiants participeront intensivement. Ce va même jusqu'à la réalisation d'un blogue, de présentations, etc.
0,03 - Un ordinateur pour la classe
La stratégie sera presque la même que précédemment, avec des délais raccourcis et des présentations facilitées. Ce n’est pas tant le nombre d’ordinateurs qui compte que l’organisation pédagogique qui intègre les TIC. Le tableau blanc peut servir dans cet esprit, à condition qu'il ne soit pas monopolisé par le professeur (voir article).
0,25 - Un ordinateur pour quatre élèves.
Plusieurs expérimentations dans plusieurs systèmes éducatifs et contextes réalisées par Sugatra Mitra démontrent qu'il s’agirait du nombre optimal d’ordinateurs par élève (voir articles - 1 - 2). Celui où les échanges et l’utilisation pertinente des TIC est la plus intense et les résultats les plus probants.
Quelques autres règles d’animation complètent la formule (le droit de changer de groupe, le droit de regarder ce que les autres font, etc. (voir article). L’auto-discipline intrisèque qui s’établit dans les groupes est particulièrement intéressante pour le professeur : il est en effet plus gênant pour un étudiant de chatter ou de digresser quand trois autres personnes attendent plutôt sa collaboration.
Certains laboratoires universitaires sont aussi équipés de cette façon. Un ordinateur sur une table et quatre à dix chaises autour. L’ordinateur sert d’appui aux discussions et travaux.
0,5 - Un ordinateur pour deux élèves
À deux élèves les échanges sont présents, mais s’épuisent plus rapidement et les probabilités de pannes d’inspiration ou de digressions sont augmentées et se produisent plus rapidement. Le professeur doit intervenir plus souvent.
1.0- Un ordinateur par élève
Chaque élève jouit d’une plus grande autonomie avec le contrôle complet de son activité, mais celui-ci peut facilement se laisser distraire, laissant les autres à leurs affaires. Le contrôle intrinsèque par le groupe est absent et les échanges sont réduits.
Les avantages de l’accès rapide aux connaissances sont limités par l’ignorance d’un domaine ou les limites de l’imagination et des expériences d’un seul individu. Enfin, il est possible et même fréquent de reproduire le fonctionnement plus traditionnel de la classe : le professeur contrôle et dirige l’activité des étudiants et la tâche de la discipline lui revient.
Plusieurs expériences montrent que le 1:1 obtient des résultats mitigés compte tenu de l'investissement par rapport à d'autres formules. Ce n'est pas mauvais mais pas aussi bon qu'espéré (voir articles - 1 - 2).
En somme, il apparaît que le meilleur taux d’équipement informatique dans une classe tourne autour de ,20 à ,33 ordinateur par élève, pour autant que les ordinateurs soient dans la classe et non pas dans une autre pièce, que l’organisation pédagogique permette leur accès au besoin et autorise les échanges entre les élèves et les groupes d’élèves.
Viser un tel taux d'équipement offre plusieurs avantages :
Accédez à des services exclusifs gratuitement
Inscrivez-vous et recevez nos infolettres en pédagogie et technologies éducatives
Vous pourrez aussi indexer vos ressources préférées et retrouver votre historique de consultation
M’abonner à l'infolettre