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Publié le 12 avril 2011 Mis à jour le 12 avril 2011

Mieux consommer pour vivre mieux

En ces temps incertains et brouillons où nous sont régulièrement annoncées les pires catastrophes[1], il est impératif de savoir raison garder. L’un des défis premiers à relever est sans doute d’apprendre aux générations montantes à développer leurs capacités d’analyse et de raisonnement pour adopter les bonnes attitudes. L’affaire n’est pas simple dans un monde marqué par la vitesse et la superficialité, mais elle peut s’avérer salutaire. En effet, seule cette faculté à raisonner permettra aux hommes de mesurer leur action et de réduire ainsi leur empreinte écologique.

Le premier niveau sur lequel nous pouvons agir est d’apprendre à nos enfants à mieux consommer à défaut de consommer moins. Certes mais tout cela ne se décrète pas. L’incitation[2] à consommer mieux sera d’autant plus efficiente qu’elle s’inscrira dans une posture globale qui relève d’une « éducation au vivre-ensemble et à la citoyenneté. » Une éducation qui commence par le nécessaire respect que nous devons à notre environnement.

Voici quelques pistes pédagogiques qui nous mènent de l’écosystème aux étals du supermarché…

La terre, un cadre de vie malmené

Rappelons d’abord une règle simple : pour agir correctement il est impératif de maitriser son sujet. Ce qui semble être une évidence n’est pourtant pas toujours observé ! Ainsi, le respect de la planète et la sauvegarde de notre écosystème sont ralentis par l’ignorance des mécanismes de fonctionnement de la terre.

Pourtant, avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, il est facile de dévoiler les secrets de la planète bleue et de les enseigner à nos enfants. En voici une illustration avec cette animation très réussie.

Passée cette étape, il est nécessaire de comprendre comment tout est lié, ce qui fait aussi la complexité de l’action au demeurant. En polluant son environnement, l’homme dégrade aussi l’eau qu’il boit, l’air qu’il respire et les aliments qu’il ingère.

Il est alors indispensable par exemple de faire prendre conscience aux élèves, invités à devenir dans cet exemple québécois des consomm’acteurs, la sophistication et donc la fragilité de la chaine alimentaire.

Mais comprendre notre manière de consommer peut s’avérer incontournable pour bien d’autres raisons.

Habitudes alimentaires et pique-nique pédagogique

Notre mode de consommation révèle les valeurs que nous véhiculons. Il existe assurément des profils de consommateurs : dispendieux ou mesuré, pressé ou prenant son temps, réactif ou réfléchi,… Une des pistes est d’utiliser, avec les précautions d’usage pour éviter les stéréotypes, ces profils dans des scénarios pédagogiques intéressants.

Une autre est de convier nos enfants à un instructif pique-nique pédagogique. Là encore, le premier palier, avant d’étendre la nappe, est de comprendre ce que nous mangeons. Ce que pourrait nous faciliter ce guide alimentaire très didactique et qui concerne toutes les étapes de la vie.

La compréhension du fonctionnement de la chaine alimentaire est donc indispensable. Elle passe aussi par l’incitation, des tout-petits en particulier, à participer en reconstituant cette chaine.

Deuxième moment de ce convivial repas, la connaissance des aliments que nous consommons. C’est là une étape essentielle pour apprendre à nos enfants à bien manger. La réponse à la simple question de comment bien manger pour rester en bonne santé est parfois donnée par des sites très en vogue comme le fameux « manger – bouger » en France.

Le troisième moment est alors de comprendre les habitudes alimentaires des jeunes pour, entre autres, combattre d’éventuels comportements à risque comme la boulimie ou l’anorexie. Un tableau nutritionnel peut être alors un précieux outil pour composer notre menu.

Enfin, ultime étape de ce pique-nique, la prise de conscience de l’imbrication des processus. Le simple fait de manger peut alors être replacé dans l’ensemble de la chaine de production comme l’y incite le mouvement Slow Food qui s’est récemment implanté au Maroc. Né en réaction au développement fulgurant de la restauration rapide, parfois très dommageable pour l’environnement mais aussi pousse-au-crime pour les enfants, Slow Food s’inscrit dans une perspective de développement durable, une voie possible pour sauver la planète. Le mouvement vise de nombreux objectifs, de la préservation d’une diversité alimentaire à l’éducation au goût en passant par une lutte contre la dégradation des agricultures locales ou la promotion des traditions culinaires de qualité.

Mais, l’essentiel en définitive est de comprendre que ces objectifs, en dépit de leur apparente hétérogénéité, participent d’un dessein commun : apprendre à consommer mieux pour vivre mieux. Un dessein qui dès à présent se présente à bien des égards comme un enjeu de survie.


[1] Et pas moins qu’une fin du monde annoncée dans les calendriers mayas !

[2] Qui risque de devenir une injonction si rien n’est fait.


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