Selon un article publié en 2010 sur le site 2803.fr, plus de la moitié des utilisateurs des outils de réseautage social sont agés de 25 à 44 ans. Les trentenaires s'avèrent donc, selon cette étude, être en moyenne les principaux usagers du web social incarné par des sites comme Facebook, Twitter ou encore les Copains d'avant, pour prendre un exemple plus ancien. Les seniors ne représenteraient que 8% dans ce contexte...Ces statistiques se doivent d'être prises avec précaution. On constate en effet dans le domaine en question une profusion de services de plus en plus spécialisés répondant aux besoins d'information de publics spécifiques.
Des seniors toujours actifs
On a pu observer dans le précédent dossier tout l'intérêt des TIC dans le traitement des situations handicapantes. Une étude de 2009 parue dans les Cahiers du numérique souligne d'ailleurs la "Fracture numérique chez les seniors du 4eme age". Des opérations visant à réduire ce décalage ont été lancées à ce sujet par le gouvernement français, notamment l'atelier "Seniors et tablettes interactives"et le projet "Proxima Mobile". Le détail de ces initiatives est à consulter sur le site officiel dédié à la prospective numérique.
Fort heureusement cependant, grâce à une espérance de vie grandissante, bon nombre de seniors jouissent parfaitement de leurs facultés physiques et cognitives. Il serait donc erroné de n'observer que la seule approche "thérapeutisante" des technologies numériques. Pour reprendre les termes employés par Carole Anne Rivière et Amandine Brugière dans leur ouvrage "Bien vieillir avec le numérique" (dont on peut avoir ici un aperçu), il ne faudrait pas réduire les "technologies à un rôle d'assistance médicale et sociale, entretenant une vision de la vieillesse synonyme de perte d'autonomie et de dépendance".
Un tiers de la population française ayant plus de 50 ans, le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) observe qu'il serait tout à fait envisageable de développer davantage le marché des seniors en proposant des services adaptés aux besoins croissants de la génération des baby-boomers.Ce marché existe bien entendu dans la majorité des pays développés, et pas seulement dans la vieille Europe.
Les réseaux sociaux pour seniors
Fred Cazzava précisait en 2009 que les "silver surfers" commençaient à investir le champ des médias sociaux, citant les exemples de Grandparents Network et Jive. En effet, les "seniornautes" ne sont pas forcément tous des e-exclus. Ils représentent de surcroît une cible marketing évidente car ils disposent pour une partie d'entre eux d'un pouvoir d'achat plus élevé que les jeunes ménages. Des réseaux francophones dédiés à ce groupe d'âge ont donc commencé à apparaître en ligne: ils constituent un bon moyen de maintenir un certain lien social par le partage et l'échange d'idées et d'opinions sur tel ou tel centre d'intérêt. Parmi les plus connus, il convient de citer:
- Beboomer : outil de réseautage social qui permet d'offrir à ses membres des fonctionnalités typiques du web 2.0 (communiquer, échanger, publier...). Le site donne aussi la possibilité de poster son CV.
- Bitwiin : plateforme en ligne mettant en relation des personnes retraitées en fonction de leur loisir et de leur résidence. Le site propose également de gagner un complément de revenu en travaillant pour des particuliers (bricolage, cours, etc.).
- Fiftiz : site web gratuit dédié aux seniors (tranche d'âge de 50 à 65 ans) qui offre des outils et des services communautaires.
On peut tout à fait imaginer que les plus âgés se familiariseront de plus en plus avec des outils a priori plus utilisés par les jeunes générations afin de maintenir un contact avec les différents membres de leur famille.