Chaque année depuis 1990, le Programme des Nations Unies pour le développement fait réaliser un rapport mondial par une équipe d’experts indépendants qui explorent les principaux sujets de préoccupation pour la planète.
Ce rapport définit le développement humain comme un « processus d’élargissement de la palette des choix qui s’offrent aux individus ».
Il est intitulé cette année "Mettre les nouvelles technologies au service du développement humain". Les NTIC, loin d’être un privilège réservé aux pays riches, sont présentées comme un outil essentiel pour agir sur le développement humain et réduire la pauvreté.
Ce rapport offre des chiffres intéressants sur la rapidité du progrès dans les technologique de l’information et des communications :
- Davantage d’individus Moins de 20 millions d’internautes fin 1995 plus de 400 millions fin 2000 1 milliard d’ici 2005
- ont accès à davantage d’informations Moins de 200 sites web à la mi-1993 20 millions de sites fin 2000
- à un coût inférieur un transfert de données coûtant 150 000 dollars en 1970 coûtait 0,12 dollar en 1999
Les nouvelles technologies sont essentielles pour faire reculer la pauvreté conclut ce rapport. Les technologies de l’information et des communications peuvent également produire un impact important sur le développement, car elles peuvent surmonter les obstacles de l’isolement social, économique et géographique, accroître l’accès à l’information et à l’éducation, et permettre aux individus pauvres de prendre davantage part aux décisions qui influent directement sur leur vie. Sakiko Fukuda-Parr, auteur principal de l’étude, indique que ce n’est qu’un début :
«Les TIC représentent un véritable espoir pour la démocratie et la diffusion du savoir aux individus pauvres.»
Le rapport cite les ordinateurs à bas prix et les écrans tactiles pour les personnes ayant des difficultés de lecture comme des exemples de technologies en cours de développement et qui pourraient considérablement renforcer l’autonomie des nécessiteux.
Mais les insuffisances du marché entravent le processus. Jusqu’ici, on est passé à côté de nombre d’opportunités technologiques essentielles pour les pauvres, par manque de demande sur le marché et en raison de l’insuffisance des financements publics. Les chercheurs du secteur privé répondent aux besoins des consommateurs à revenu élevé, plutôt qu’à ceux des personnes qui ont un faible pouvoir d’achat. Les fonds et les incitations accordés par le secteur public à la recherche et au développement pourraient compenser ces insuffisances du marché, mais, selon le rapport, jusqu’ici, dans les pays en développement comme dans les pays développés, les pouvoirs publics n’apportent pas le soutien nécessaire. La diffusion de la technologie est tout aussi inégale. Les pays développés (OCDE) rassemblent 80 % des internautes dans le monde. Certaines technologies beaucoup plus anciennes ne sont toujours pas parvenues jusqu’aux pauvres comme l’électricité.
Il reste du chemin à faire. Il nous faut donc prendre position et nous mobiliser pour des actions utiles au plus grand nombre. Ainsi, l’avenir n’en sera que plus épanouissant.