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Publié le 21 septembre 2003 Mis à jour le 21 septembre 2003

La formation à distance devient une exigence et une obligation au Cameroun

Un demi millier d’experts venus du Nigeria, du Canada, de France, d’Afrique du Sud, du Cned , du COL et du Cameroun ont pris part du 16 au 19 septembre dernier à une série de réflexions sur les difficultés inhibant l’adoption définitive de la formation à distance dans ce pays de 15 millions d’habitants dont seulement moins de 40% sont scolarisés. Les réflexions avaient été commandées par la forte et croissante demande en éducation, en formation initiale et continue que déplorent toutes les couches sociales.

L’explosion technologique qui induit une modification des programmes et l’explosion démographique qui envahit les salles de classe et les amphis amènent le Cameroun à revisiter sa politique d’éducation massive, compte tenu des moyens disponibles et des enjeux actuels. Les départements ministériels en charge de l’Éducation ont mûri un plan de travail qui a abouti à la tenue de ces assises qui n’ont voulu être qu’un forum et non un séminaire ou un congrès.

Le Ministère de l’Enseignement supérieur, Minesup celui de l’Éducation Nationale, le Mineduc et le tout dernier venu, le Ministère de l’Enseignement Technique, par cette action concertée, donnent le signal selon lequel le gouvernement camerounais prend l’engagement d’utiliser tous les mécanismes susceptibles d’améliorer la performance globale d’éducation.

Trois problèmes majeurs ont été identifiés à la fin de la présentation des 12 exposés présentés lors des 7 thèmes qui ont structuré le forum. Le premier problème concerne le fort taux d’échec dans le système classique d’éducation; le deuxième est relatif à l’absence de cadre juridique et réglementaire élaboré malgré les différentes lois d’orientation qui y font clairement allusion ; le troisième problème concerne enfin le faible attrait de la profession d’enseignant pour des raisons matérielles.

Plusieurs contraintes ont aussi été identifiées. Il s’agit :

  • de la méconnaissance du concept de la FOAD
  • des lenteurs et de la rigidité des procédures administratives ; puis de l’insuffisance et de l’inadéquation des infrastructures d’accès
  • des coûts d’acquisition et d’utilisation des équipements
  • de l’absence d’étude de caractérisation de la demande et de l’absence de formateurs compétents et de structures de formation des formateurs
  • de l’insuffisance et de la non fiabilité de la fourniture d’énergie électrique

Le forum s’est achevé par une série de recommandations à court, moyen et long termes. À court terme, les participants ont recommandé outre la mise sur pied d’un comité ad hoc pour élaborer les conditions d’insertion à tous les niveaux d’études de la fàd, l’introduction immédiate de l’EAD dans les universités d’État, la publication des textes d’application relatifs à l’EAD, construire à chaque niveau d’enseignement des structures de formation initiant à l’EAD, le partenariat avec des organismes multilatéraux et des pays amis. Pour le moyen terme l’ouverture des radio campus, la couverture nationale des radios et le développement d’un réseau Internet inter-universitaire pourront faciliter l’insertion de la formation à distance au Cameroun.

Le véritable problème de la fàd au Cameroun comme en Afrique concerne l’absence de politique nationale. La tenue du présent forum ne semblait pas un simple rassemblement. L’application des recommandations du rapport Sanyal et de l’Unesco en faveur de la fàd au Cameroun devenant une obligation. Bien sûr, la fàd ne motive pas plus l’apprenant que le face à face. Le statut minable des enseignants, le coût de la formation, l’environnement social des apprenants et de leurs parents demeurent des tares solides à déraciner.

Il est également utile de rendre l’école moins abstraite qu’elle ne l’est aujourd’hui. La création d’antennes locales pour un suivi efficace, la reconnaissance de tous les acteurs de la fàd permettra de réintégrer les exclus du circuit et d’assainir cette voie que beaucoup appellent de tous leurs voeux.

Un pas réel dans le développement de la fàd en Afrique et au Cameroun.


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