La bataille perdue des téléphones en classe
L'auto-discipline est une bien meilleure option. Le téléphone portable comme commodité personnelle qu'il est contre-productif de chercher à interdire.
Publié le 22 juin 2003 Mis à jour le 22 juin 2003
Le débat
De l’auto-évaluation à l’autonomie. L’évaluation formatrice est un dispositif didactique visant le succès de l’apprentissage. On a souvent souligné les limites d’une telle évaluation. Naturellement, on peut émettre des réserves sur la capacité des apprenants à s’approprier des objectifs et des critères compris par les seuls enseignants. En un sens, il est vrai que seuls les individus qui savent déjà comment découvrir peuvent apprendre en découvrant ; pour les autres, l’auto-évaluation peut constituer une difficulté de plus : pour apprendre, il faudrait d’abord apprendre à s’auto-évaluer !
Les difficultés touchant le suivi et l’évaluation des étudiants constituent donc la pierre angulaire du discours des sceptiques à l’égard de la formation à distance. Derrière cette objection se dissimule l’idée, solidement ancrée dans le monde enseignant, qu’il n’y a pas d’apprentissage possible hors du contrôle direct et continu d’un enseignant -le fameux "présentiel". L’idée que les gens puissent se former et s’évaluer eux-mêmes est parfois perçue comme dangereuse : Michel Serres donne quelques pistes de réflexion sur ce problème dans un de ses articles. La question serait-elle simplement idéologique ? Et le refus de l’autonomie serait-il une sorte de réflexe corporatif ?
Identifier les objectifs et connaître ses points faibles
Nul doute : l’encadrement et l’évaluation sont plus complexes dans l’enseignement à distance, mais certainement pas impossibles ! Sans aller jusqu’à affirmer que la distance ne change rien, on peut miser sur l’autonomie des apprenants et lutter contre la fâcheuse tendance chez certains enseignants à être très "contrôlants". Parce que l’apprenant ne peut prendre conscience de l’objectif que s’il est capable de comprendre par lui-même les critiques qui lui sont adressées ; parce qu’il ne peut savoir comment corriger ses points faibles sans les connaître précisément, il doit devenir capable d’un jugement critique sur lui-même : c’est l’auto-évaluation ! On comprend mieux pourquoi les recherches pédagogiques contemporaines s’orientent de plus en plus vers des procédures qui laissent les élèves mesurer eux-mêmes leurs progrès. Et même si l’on sait que les apprenants qui pratiquent l’auto-évaluation contractent la fâcheuse tendance à surestimer leurs performances, on note aussi chez eux un net accroissement de leur motivation, doublé d’un intérêt plus grand pour les exercices difficiles !
Que sais-je ? (Montaigne)
Pourquoi alors tant de réticences chez des enseignants qui s’accordent unanimement à reconnaître l’autonomie comme valeur cardinale de toute éducation ? Il est probable que l’origine de l’obstacle soit simplement sémantique : on a trop longtemps confondu évaluation et notation ! Il ne s’agit évidemment pas pour l’élève de se noter arbitrairement, mais d’être capable de mesurer lui-même la distance qu’il a parcourue et celle qu’il lui reste à parcourir ; bref, de savoir ce qu’il sait et ce qu’il ne sait pas
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