En consultant la carte par laquelle avait été établi le programme de SAT 3 ; on se rend compte que l’Île de Madagascar ne bénéficiera pas des progrès technologiques et des avantages que pourrait apporter la fibre optique dans les secteurs de la communication et de l’enseignement. La liaison satellitaire, dont les coûts sont extrêmement élevés, restera le moyen forcé des Malgaches pour se connecter au monde.
Cet évitement de la manne technologique porte sur quelques dizaines de kilomètres seulement, lesquels coûtent de plus en plus cher au Pays si l’on veut se hasarder à envisager les quelques rares, seules et ultimes possibilités qu’il lui restent. Du coté Est, affirme A. RAZAFINDRAZAKA, correspondant local de Franconnex, une liaison depuis l’île Maurice ou depuis celle de la Réunion sera-t-elle viable étant donné que le coût s’élève aux environs de 25 millions de dollars USD pour un pays qui sort à peine d’une crise politique et encore affaibli par son économie nationale ?
Du côté Ouest, des nouveaux projets couvent dans le Sud-Est de l’Afrique et leur réalisation dépendra de facteurs économiques et politiques. L’État peut s’y engager tout de suite s’il est convaincu que c’est une opportunité incontournable pour le développement à moyen terme du Pays. En a t-il les moyens étant donné que les divergences d’opinions internes sur l’aboutissement de la privatisation ne sont pas clairement tranchées ?
À l’instar de l’île Maurice, qui s’est engagée sans trop prendre en compte les facteurs économiques immédiats et qui a plutôt privilégié l’opportunisme, le cas de Madagascar sera plutôt suspendu à des décisions politiques internes mettant à l’épreuve la volonté réelle des dirigeants de conduire le pays vers des directions plus claires. Le partenariat public-privé est aujourd’hui clamé haut et fort comme une sorte de reconfiguration des responsabilités de la gouvernance. Encore faut-il que le cas du seul opérateur en ligne fixe soit immédiatement éclairci pour aider à trancher sur la décision finale à prendre.
Les enjeux sont de taille et toute décision prise aura forcément des conséquences qu’il faudra savoir doser pour ensuite mieux les gérer. Outre l’élargissement de plus en plus grand du fossé numérique, Madagascar, malgré la présence de quelques opérateurs, verra l’éducation encore plus retardée compte tenu de l’espace géographique immense qui a besoin de connexion pour la recherche par Internet. La population locale souhaite également voir sa pharmacopée reconnue et éprouvée par le monde extérieur par le biais de rencontres virtuelles.
Si les coûts demeurent ce qu’ils sont, l’Île sera encore plus isolée.
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