Les lecteurs de aventures du capitaine Black Mortimer vont déchanter. Il ne s’agit pas de l’épisode attendu dans la suite du secret de l’Espadon. Mais on se réjouira dans les pays insulaires de l’Océan pacifique et de l’Asie où évoluera le système d’enseignement à distance.
L’ Esp@don est l’acronyme du nouvel espace d’enseignement à distance qui fonctionnera dans ces régions. C’est, en toutes lettres,
Enseignement Supérieur dans le Pacifique et en Asie : à distance et ouvert à de nouveaux publics
. Le campus numérique dont les services, on s’en rend compte, seront orientés vers le Pacifique et l’Asie, prend source à l’ UPF , l’Université de la Polynésie française. Son ouverture est prévu pour ce premier semestre 2003.
Il peut parfois être pénalisant d’habiter la pleine mer. L’accès aux ressources scientifiques risquant ainsi de n’être qu’endogène et fort limitatif. On comprend le grand bond et les efforts de l’Australie dans le développement et l’évolution des cours à distance. Les pays francophones du Pacifique connaissent cet isolement. Et doivent s’exiler pour en apprendre un peu plus. Risquant aussi la fuite des cerveaux.
Fort de ces paramètres, Espadon offrira un campus numérique qui propose la formation universitaire à distance. Une telle formation se révélera un mode d’apprentissage et d’enseignement essentiels en contexte polynésien. Les responsables du projet y voient la possibilité d’ouvrir l’ Université de la Polynésie française aux étudiants polynésiens potentiels, pénalisés par leur isolement.
À travers Esp@don, l’ Upf entend développer, avec l’IUFM, l’Institut universitaire de formation des maîtres du Pacifique, une licence pluridisciplinaire à distance - en lettres, arts et sciences humaines - pour la formation des instituteurs isolés de la Polynésie française, de la Nouvelle-Calédonie ainsi que des îles Wallis et Futuna. L’IUFM du Pacifique dispose d’antennes dans les trois Territoires d’outre-mer français de la région.
Selon le communiqué, un autre objectif du projet vise le développement d’enseignements communs, en français et en anglais, en partenariat avec l’ USP , la University of the South Pacific, qui donneraient aux étudiants de l’UPF la possibilité d’obtenir un diplôme de troisième cycle de droit du Pacifique. Établissement supérieur à campus éclaté, l’University of the South Pacific dessert, depuis sa fondation en 1968, douze États et territoires insulaires (Iles Cook, Fidji, Kiribati, Iles Marshall, Nauru, Niue, Samoa, Iles Salomon, Tokelau, Tonga, Tuvalu et Vanuatu).
Le campus numérique «Esp@don» s’appuie sur l’utilisation d’une plate-forme développée par l’UPF en collaboration avec l’ Université de Picardie. Il bénéficie également du concours d’un consortium d’universités françaises offrant déjà des formations ouvertes et à distance.
Installée sur le campus d’Outumaoro-Punaauia à Tahiti, l’Upf comptait, en 2001-2002, un peu plus de 2 000 étudiants, quelque 250 stagiaires et une soixantaine d’enseignants-chercheurs.