Plusieurs expérimentations en cours avec des ordinateurs portables, des cartables électroniques et des livres électroniques, permettent d’entrevoir une partie de l’avenir du livre dans les écoles et universités.
En termes de marché du livre éducatif, les équations s’établissaient ainsi :
Coût du livre neuf Nombre d’étudiants équipés avec des livres neufs % du coût du livre qui revient à l’éditeur et à l’auteur
Coût du livre usagé ou durée de vie utile du livre Nombre d’étudiants équipés avec des livres usagés
Coût moyen du livre pour l’étudiant (ou l’école) Profit moyen pour l’éditeur
La nouvelle équation est celle-ci :
Coût de l’appareil de visualisation (ordinateur, e-book ou e-cartable) Coût d’achat du livre numérique - licence Nb de copies vendues aux étudiants
Coût moyen du livre pour l’étudiant (ou l’école) Profit moyen pour l’éditeur
Les copies de livre électronique ne sont pas considérés puisque les contenus sont vendus en lots aux écoles et classes et que les fichiers des livres numériques sont supposés techniquement difficiles à copier. Les étudiants peuvent partir avec leurs exemplaires, ils ne sont pas «recyclés» aux suivants.
Aujourd’hui
Actuellement, le coût de l’appareil (dans les meilleurs cas on parle de 700 à 900 euros) et le faible volume - prix élevés - des livres électroniques garde l’avantage économique au livre papier. Même si le prix d’un livre électronique est couramment de 50 % moindre que son équivalent papier, cela prend encore trop de livres pour couvrir le coût de l’appareil dans une proportion intéressante.
Cependant, le prix des appareils baisse constamment, leur lisibilité s’améliore, le catalogue de titres s’enrichit et les titres libres de droits (les classiques) sont de plus en plus numérisés et accessibles. De plus les nouvelles cohortes sont de plus en plus familières avec la lecture à l’écran et la manipulation de fichiers.
Certaines écoles considèrent le prix de l’appareil sur trois ans et le coût des livres neufs qu’elles achètent dans leur décision d’investir ou non du coté des ordinateurs portables pour leurs étudiants. Ces derniers peuvent avoir accès à des centaines d’oeuvres classiques en plus des livres nécessaires au programme. De leur coté, les bibliothèques scolaires entrevoient avec plaisir être soulagées d’un certain poids.
Du coté des fabricants d’ordinateurs, un ordinateur bourré de savoir devient un bon argument de vente aux écoles et plusieurs compagnies commencent à négocier des ententes de quantité avec des éditeurs.
Au primaire, où la durée de vie des livres est plus courte, l’équation devient avantageuse plus rapidement.
Demain
Quand les deux paramètres principaux, soit le coût pour l’étudiant (ou l’école) et les profits de l’éditeur seront favorables, la tendance deviendra mouvement principal.
Ceux qui y perdront sont les producteurs de papier et de livres et les intermédiaires : compagnies papetières, imprimeurs et libraires.
Actuellement on estime qu’un ensemble moyen de livres pour un étudiant est de l’ordre de 350 euros au secondaire. Lorsque le coût des ordinateurs tournera autour de 500 Euros on estime que le rapport coût-bénéfice deviendra rapidement favorable.
L’école devient simplement plus intéressante avec une abondance de livres et de ressources qu’avec une rareté.
Références :
Schoolkids using e-books
Texas school swaps textbooks for laptops
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