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Publié le 15 novembre 2002 Mis à jour le 15 novembre 2002

Web Sahel : pour sauver le nom et le rôle des plantes d’Afrique

Chantal Enguehard, sous ses lunettes, ne donne pas l’aspect de l’énergie qui se cache en elle. Lorsque je la rencontre aux journées de la linguistique du corpus à Lorient en septembre dernier, où elle propose une communication traitant de la terminologie en corpus dans le but de montrer que les applications informatiques abordant ces aspects ne sont significatifs que sur de grands volumes de données, elle parle peu de ses travaux pour l’Afrique. Mais petit à petit, elle les dévoile avec plaisir et avec un très grand intérêt.

Celle qui pilote le projet Web Sahel voit dans ce site, encore très sobre comme la région africaine dont il va s’occuper, un site linguistique destiné à collecter et à présenter les noms des plantes dans les différentes langues du Sahel. Pour l’instant, le groupe de recherche qui vise la mémoire africaine des mots par la flore se réduit encore aux seuls arbres et arbustes.

De manière secondaire, annonce le résumé du site, figurent des informations relatives aux utilisations de ces plantes. C’est le cas, par exemple, des utilisations médicales, alimentaires, de ces plantes. Pour chaque plante sont répertoriés outre son ou ses noms dans chaque langue, ainsi que les variantes (géographiques ou autres), les transcriptions phonétiques respectives de ces noms, un ou plusieurs exemples d’emplois.

Si le site fait mention de quelques régions du Sahel, notamment le Sénégal et le Niger avec lesquels a été établie, depuis quelques années, une longue et efficace coopération, il faut souligner que de nouveaux pays ont intégré l’équipe de recherche, à l’instar du Cameroun où travaillent actuellement près d’une dizaine d’enseignants des facultés des Sciences, de Lettres et ceux de l’Ecole normale supérieure.

Mais en fait, les informations présentées sur le portail sont issues du travail des linguistes nigériens et sénégalais impliqués dans ce projet et ayant travaillé sur les langues sahéliennes comme le pular, le wolof, le zarma et le joola. Les utilisations des plantes sont issues de la vaste bibliographie qui existe en ce domaine.

L’harmonisation des travaux nécessite une méthodologie pour la transcription des noms des plantes à cause de la diversité des langues. Si le système de l’API s’est avérée lacunaire il y a des lustres, celui de la SIL , la société internationale de Linguistique ne parvient pas à couvrir l’ensemble des symboles phonétiques des langues. Le système unicode demeure pour le moment la seule planche de salut.

Au-delà de ces quelques réflexions, il y a matière à satisfaction pour l’opérationalisation de ce projet qui suscite enthousiasme et intérêt en Afrique en vue de conserver les noms des plantes et leur action sur les humains. Il importe de signaler qu’un site similaire fonctionne déjà à Madagascar. Il s’agit de la Flore et plantes médicinales de l’Océan Indien, site francophone consacré, entre autres, à la flore malgache.


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