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Publié le 08 juin 2021 Mis à jour le 10 juin 2021

Apprendre de la nature

Redevenir plus humain grâce à son téléphone portable ?

e-Interprétation

Redevenir humain

Walter Perreti enseigne les arts énergétiques chinois. Il affirme que l'inverse de la dépression, n'est pas la joie, mais le mouvement. Ainsi, dire à un dépressif d'être joyeux l'enfoncera un peu plus dans son état car c'est l'objet même de sa tristesse qui justement lui échappe. Par contre, l'inciter à bouger, voire même bouger en sa compagnie serait un viatique plus sûr. L'activation de l'énergie dans son corps produit de nouveaux signaux, de nouveaux synapses se forment qui ouvrent à de nouvelles possibilités de se projeter dans le monde.

De la même façon redevenir humain passe probablement par plus de bienveillance, de liens sociaux, d'écoute, d'accueil de soi et des autres mais, face à ces injonctions abstraites ou décontextualisées, le meilleur chemin n'est-il pas celui de la nature? Apprendre à redevenir humain et à délaisser les croyances superficielles du surhumain pressé ubiquitaire et consommateur passe par des rééquilibrages.

Le premier d'entre eux est d'entrer dans un rapport au monde renouvelé, apaisé et ralenti. Puisque l'humain actuel est apprenant et technologique, voici une proposition de méthode pour cultiver son humanité devenir plus d'humain,  en 4 temps et 3 mouvements

1- Ressentir la nature

Se ressourcer dans des lieux sculptés par les éléments est une façon de sentir les flux vitaux qui sont présents, quoique parfois dans des traces à peine visibles. Une simple forêt de montagne montre comment le végétal et le minéral s'épousent et se façonnent mutuellement.

Le ruisseau a creusé le rocher, déplacé les sédiments, fait s'effondrer des rochers. Des essences d'arbres ont  occupé la niche écologique qui leur convenait, leurs racines ont trouvé de l'eau et leurs branches se sont tendues vers la lumière en fonction de leur possibilité et de leurs besoins.

Le tableau qui se révèle est soit perçu comme une image bucolique, soit comme un élan de transformation du vivant. Décaler son regard chercher le mouvement dans le vivant serait un premier pas pour s'y connecter.

Observer et photographier les transformations pour s'émerveiller sont un premier geste à la portée de chacun. Il passe par le choix d'un cadrage  par le détourage d'un peu de sens à partir d'un paysage. Faire venir le paysage de l'intérieur de soi à partir de son ressenti plutôt que d'images toutes faites, puis bloquer sa respiration le temps d'une prise de vue, capter un moment sensible et enregistrer un moment de vie.

2- Comprendre la diversité des choix

Si un appareil photo ou un téléphone sont des instruments qui nous lient au monde et de façon invisible  éduquent notre lien au vivant, il est possible d'aller un pas plus loin en apprenant et comprenant un peu plus les rythmes de la nature. Dans un monde urbain ou 80% de la population vit en ville, ou la nourriture est produite par moins de 3% de paysans, il manque de porteurs des savoirs anciens, des vieux sages qui lisent les signes du temps dans les nuages, l'arrivée d'une pluie ou d'une sécheresse. Capables en observant les oiseaux de percer l'énergie qui circule lentement et passe des mondes minéraux aux mondes végétaux puis in fine aux mondes humains.

Si les grands pères et les grands mères avertis des plantes et du chant des oiseaux se sont raréfiés, alors utilisons des applications pour connaître le cri des oiseaux (Bird net - le monde des oiseaux), l'évolution d'un plantule  (Plant net-  le monde des végétaux)  ou encore le chant des étoiles.

S'arrêter et scanner le monde avec son portable en main, écouter une petite leçon de choses et progressivement apprendre à reconnaître par soi même le chant  des oiseaux est désormais à notre portée. S'arrêter le temps de sentir la caresse d'une fleur, respirer lentement, capter un peu de nature est à notre portée. Prenons notre manie du téléphone portable comme un appui pour nourrir une expérience transformatrice.

3- Interagir et choisir en conscience

Si la conscience des transformations du monde commence à grandir en soi, à partir de l'éducation de notre regard par le jeu des haltes silencieuses et de la pratique de la photographie, alors pourquoi ne pas s'essayer à créer du vivant, par exemple à  faire un morceau de jardin? Passer de la contemplation à l'action. Prendre à bras le corps  le monde et créer un jardin à sa mesure esthétique et/ou  nourricier. Trouver un jardin partagé près de chez soi, ou un bout à défricher dans un village perdu selon ses possibilités fera un bon début.

Le faire en se liant à d'autres nous connectera à notre nature sociale. Apprendre a faire son jardin est une occasion de renouer avec la patience, l'effort physique et les temps longs de la germination, les aléas du climat,  l'humeur du vent et celle du soleil. Mais, cela aussi interroge sur ce que nous mangeons et qui fait notre consistance.

Là encore, la technologie est notre amie. Il est possible de  s'initier au jardinage, mieux à la permaculture, à ses principes avec des tutoriels pour apprendre à créer une  butte de légumes en utilisant les bons mariages entre espèces. La permaculture du jardin consiste à patiemment préparer le terrain à creuser les fondations biologiques du jardin en empilant avec méthode du bois pourri pour garder l'eau des branches, puis de l'herbe en décomposition et des feuilles mortes compléter le mille-feuilles de  la terre d'un peu de compost et paillettes le tout pour protéger la terre des ardeurs du soleil.

À chaque couche sa fonction pour faire croître le vivant, amener de l'azote, du carbone, des nutriments. Forest et ses tutos de permaculture nous y initiera sans peine. Cette image du jardin et de la recherche d'harmonie nous invite à réfléchir à ce que pourrait être  la permaculture humaine, et la façon dont des individus se rassemblent et se bonifient en se fréquentant.

4- Partager le souffle

La quatrième étape est celle du partage avec les autres. Si chacun est en chemin et se questionne, pourquoi ne pas le faire avec d'autres ? Apprendre ensemble de cette connexion au vivant peut se faire en marchant.  Se synchroniser, marcher d'un même pas respirer le même air, d'un même souffle est une expérience d'énergie partagée qui nous ouvre à plus grand que soi.

Sentir que le souffle nous dépasse est une expérience à vivre, par exemple en marchant dans la nature. Laisser notre regard  happé par les symétries héritage de l'éducation, puis rechercher progressivement les dissemblances et les ricochets du vivants sans les assigner à une forme connue.

Du clin d'œil d'un nuage dans la ramure d'un arbre, du bruit d'un oiseau et du murmure d'une source. Tout cela nous connecte. Inutile et impossible  à cet instant de s'outiller de nos appendices numériques  juste savourer l'infini, ne rien maîtriser se laisser porter, sentir notre indéfectible lien au vivant.

Sources

Bird net https://birdnet.cornell.edu/ 

Plant net https://plantnet.org/ 

Tutoriel Forest https://www.youtube.com/watch?v=0jk0h1laL-0&t=30s 

12 principes de la Permaculture Holmgren https://permafforest.fr/blog/permaculture/12-principes-de-permaculture-david-holmgren/ 

Walter Perreti Ecole Baiyuan  https://www.ecolebaiyuan.fr/ 

S'émerveiller c'est éveiller l'oeil du coeur https://www.facebook.com/groups/778697385947763


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