La spéculation fait partie intégrante de l'économie libérale : la
liberté d'entreprendre contient celle de spéculer : nul besoin là de
fabriquer ou de transformer, il suffit de posséder.
À l'entreprise
succède ainsi l'agiotage (spéculation sur les cours de la Bourse), à l'économie de production l'économie de
rente. Le jeu chasse l'effort et le désordre s'étend. La valeur du bon
tuyau est telle que la structure même de l'information, qui constitue
désormais un nouveau champ d'inégalités au sein de la société, est
profondément modifiée.
On spécule sur les terrains à bâtir, sur les
oeuvres d'art, sur les monnaies, sur les matières premières, etc.,
entraînant inévitablement l'inflation et le désordre des marchés.
L'accroissement de la dépendance des économies nationales vis-à-vis d'un
marché mondial incontrôlé et incontrôlable, laisse prévoir une
évolution chaotique, des crises renouvelées, voire des dislocations du
système. À quelles conditions un gouvernement de gauche pourrait-il
maîtriser la spéculation ?
L'économie de spéculation - par Jean Peyrelevade - Seuil
https://www.decitre.fr/ebooks/l-economie-de-speculation-9782021253740_9782021253740_1.html#ae85
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