Le Sénégal compte parmi les pays de l’Afrique au Sud du Sahara qui prennent, en premier, des initiatives favorables au développement et à l’utilisation des Nouvelles Technologies pour et dans l’enseignement. Ce pays, on s’en souvient, avait déjà été le premier à baisser le coût du téléphone. Il avait aussi vulgarisé, en Afrique de l’Ouest, le concept si complexe et si utile du télé-centre. Le Sénégal vient encore de marquer des points supplémentaires en procédant récemment à la signature d’une convention de partenariat entre la Sonatel , la Société Nationale de Télécommunication et le Ministère de l’Education Nationale.
Le 31 juillet dernier, en effet, le Cheikh Tidiane Mbaye, Directeur général de la Sonatel et Moustapha Sourang, Ministre sénégalais en charge de l’Education ont signé une convention grâce à laquelle les établissements scolaires et universitaires pourront bénéficier de plusieurs conditions préférentielles.
Parmi ces mesures, on notera, outre la gratuité de la ligne téléphonique, de la diminution de 75% des frais de communication, une réduction substantielle de 30% sur les abonnements Sentoo, la gratuité pour l’hébergement de contenus pédagogiques et, enfin, une heureuse réduction de 50% sur les liaisons spécialisées. L’impact de cette convention est assez grand sur le pays, bénéficiaire de
l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés
(PPTE). En effet,sur près de 6 500 écoles primaires et établissements secondaires répartis sur le territoire sénégalais, seules 51, dont 5 à 10 écoles élémentaires, avaient,jusqu’à ce jour, accès aux
bienfaits des nouvelles technologies
.
Pour comprendre l’importance de la décision sénégalaise, il faut rappeler que, par exemple, l’Université de Dakar dispose d’une bande pasante de 2Mb et le bureau régional de l’Aupelf de 128kb. Comparativement, l’Université de Yaoundé 1, au Cameroun, s’est dotée depuis une décennie d’une bande passante de 64kb pour près de 3000 usagers répartis entre les enseignants, les étudiants de haut niveau et les chercheurs. La connexion quotidienne par individu est limitée à 30 minutes. Le bureau régional de l’Aupelf d’Afrique Centrale reçoit, lui aussi, une bande passante de 64kb et accueille 500 visiteurs contre une modique somme pour la navigation, la messagerie et la recherche documentaire.
Le Sénégal qui, depuis quelques années, a effectivement commencé la mise en oeuvre de la formation à distance dans les écoles, les lycées et les universités, trouve dans ces mesures de quoi reprendre un nouveau souffle pour améliorer les contenus pédagogiques et étendre la formation dans les coins les plus reculés du pays. L’E.N.S de Dakar, l’Ecole Polytechnique, les projets Caerenad ou FERII sur lesquels reviendra Thot sont impliqués en formation à distance. Il faut s’assurer que les lignes téléphoniques sont disponibles dans les maisons des apprenants, que ceux-ci sont bien connectés au réseau électrique et que la motivation et la certification suivront.
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