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Publié le 02 décembre 2020 Mis à jour le 09 décembre 2020

L’éducation, le conformisme et les modes intellectuelles.

Entretien avec Normand Baillargeon

Cooptation

Après avoir quitté prématurément l’UQAM, où il fut professeur en sciences de l’éducation de 1989 à 2015, le philosophe et essayiste Normand Baillargeon s’est tourné vers l’écriture avec un entrain renouvelé.

Auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels on trouve «L’ordre moins le pouvoir, Histoire et actualité de l’anarchisme» (2001), «Petit cours d’autodéfense intellectuelle» (2005) et «Enseigner au Québec» (2016), on peut le lire régulièrement dans Le Devoir, où il tient une chronique sur les questions liées à l’éducation.


Pour Normand Baillargeon, l’éducation est dépourvue d’une longue tradition et cède aisément aux modes intellectuelles. Et il souhaite ardemment de nouveaux États généraux sur l’éducation où les voix de l’émotion et de la réaction cèdent devant celles de la science et de cette sagesse pratique que les Anciens appelaient prudence.

Il s’inquiète aussi de assauts continus contre l’éducation libérale, celle qui libère.

«L’éducation qui libère, l’éducation libérale, au sens où on parlait autrefois de ces arts, de ces savoirs justement appelés pour cela libéraux, place au coeur de sa définition la transmission de savoirs ayant cette faculté d’émanciper qui les possède. Ce projet voit s’élever aujourd’hui contre lui plusieurs insidieux ennemis du savoir ainsi entendu.

L’influente idée de capital humain en est une, avec sa possible conséquence l’adoption d’une désolante posture utilitariste,

Une sociologie voyant les savoirs comme outils de domination de classe est elle aussi présente [..] et qui est l'exacte négation de la nature et de la valeur du savoir et un impitoyable ennemi
d'une éducation libérale. L’affaire des « grievance studies » montre bien où cela peut mener à l’université.

Le postmodernisme, dans sa plus récente version des théories de l’identité, par de nombreux aspects dont son rejet de l’objectivité et de l’universalisme des Lumières, est un grave
ennemi non seulement d’une éducation libérale, mais aussi du progrès social et politique en général. »

Auteur du classique «Petit cours d’auto-défense intellectuelle» il donne la source de la définition de la pensée critique qu’il a adopté, celle du philosophe Harvey Siegel; elle consiste « à avoir la réaction qui convient devant de bons arguments».

Comme clair témoignage de sa position face au dogmatisme universitaire, pour sa part, après des années de harcèlement personnel et professionnel et avoir cherché refuge dans la recherche libre et l’écriture de livres, il a bien avant son heure choisi de quitter ce milieu (universitaire).


Télécharger l’entretien complet,  réalisé par Frédéric Morneau-Guérin qui s’est entretenu avec Normand Baillargeon à l’occasion de la parution de son essai »Devoirs d’éducation»,  format .pdf.   
Publication disponible via R-Libre de la Télé-Université


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