Le comité de la Conférence Asiacrypt 2020, l’une des trois plus grandes conférences internationales de cryptographie, vient de décerner son Best Paper Award à Antonin Leroux, membre de l’équipe-projet GRACE [de l'INRIA], pour son article sur un nouveau protocole de cryptographie post-quantique.
Cette nouvelle branche de la cryptographie vise à anticiper l’arrivée prochaine des ordinateurs quantiques fonctionnels et à garantir la sécurité de l’information face à des attaquants disposant de cette nouvelle génération de calculateurs ultraperformants.
«L’arrivée d’une génération d’ordinateurs quantiques fonctionnels, d’ici
dix à vingt ans, présente un réel enjeu pour la cryptographie. La sortie
de ces ordinateurs fragiliserait une grande partie de la cryptographie
connue aujourd’hui jusqu’à mettre en danger la protection des données
personnelles. « C’est pour cela qu’il faut chercher de nouveaux
problèmes de mathématiques difficiles qui ne présentent pas cette
faille. Ces nouveaux problèmes, dans leur finalité, permettraient de
contrer les risques d’attaques rendus possibles par les ordinateurs
quantiques » souligne Antonin Leroux. Et de conclure, « nous ne savons pas quand cet ordinateur quantique fonctionnel verra le jour, mais il faut que nous soyons prêts au moment venu ».»
Problèmes mathématiques difficiles ?
Déjà que le monde de la cryptographie n'est pas évident, il suffit d'aller voir la définition d'Isogénie pour comprendre que les gens qui joueront la-dedans ne rempliront jamais un stade.
Bref, après avoir perturbé nos conceptions de l'univers, la théorie
quantique vient perturber le fonctionnement de nos pratiques : pratiquement plus rien d'encodé avec les protocoles actuels ne pourra résister à la puissance de
calcul des ordinateurs quantiques.
«Antonin Leroux, pour sa part,
concentre ses recherches sur la cryptographie à base d’isogénies, un
nouveau champ de la cryptographie qui a émergé au cours des dix
dernières années et qui permet, par la création de problèmes
mathématiques difficiles, de générer un niveau de complexité tel que
même un ordinateur quantique ne sera pas en mesure de déchiffrer. »
D'autres avantages plus pratiques annoncés sont la capacité de générer des signatures électroniques de très faible poids, qui permettront de sécuriser adéquatement les milliards d'objets connectés et de préserver la capacité du réseau.
Pour la nouvelle intégrale : Garantir la sécurité de l’information à l’ère de l’ordinateur quantique
Pour l'ouvrage lauréat : SQISign: Compact Post-Quantum Signatures from Quaternions and Isogenies L. de Feo, A. Leroux, D. Kohel, C. Petit and B. Wesolowski https://eprint.iacr.org/2020/1240.pdf
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