Paul Cézanne, celui qui a réinventé la peinture
Parmi les avant-gardistes de la peinture, Paul Cézanne a une place de choix. Son style très particulier a inspiré de nombreux autres peintres du vingtième siècle dont Picasso et Matisse.
Publié le 05 novembre 2020 Mis à jour le 05 novembre 2020
Dans un monde complexe et incertain (les anglophone parlent de VUCA, acronyme pour Volatilité, Incertitude, Complexité et Ambiguïté), nous sommes de plus en plus sollicités pour évoluer, aller de l’avant, et cela nécessite d’avoir de l’audace !
Laurent Bibard, titulaire de la chaire Edgar Morin de la complexité, propose de s'appuyer sur ce que l'on sait déjà faire pour répondre aux situations auxquelles nous sommes confrontés pour improviser dans une approche comparable à la démarche artistique et une "éthique de l'essai". Voyons comment cela peut se mettre en place dans notre quotidien.
Dans une vidéo réalisée dans le cadre d’un MOOC sur la complexité, Laurent Bibard présente rapidement ce que recouvre ce concept comme une série de contradictions qu’il faut affronter tous les jours. Il la compare à la simplicité et l’on peut synthétiser dans le tableau ci-dessous les oppositions entre ces deux notions.
Complexité | Simplicité |
Incertitude Contradiction Émergence Vigilance collective |
Sous contrôle Cohérence Visible Leader qui sait |
Ainsi, si la
simplicité est une situation confortable parce que prédictible, il
s’avère que notre monde est de plus en plus complexe et que cela affecte directement notre quotidien personnel et professionnel.
Pour faire face à ces situations, Laurent Bibard propose de s’appuyer sur son expérience et sa créativité pour s’adapter, en continu, à chaque situation.
Pour illustrer cette thèse, Il donne l’exemple du vol US Airways 1549 qui a du amerrir sur l’Hudson en 2009. Juste après le décollage, l’avion subit une panne de ses deux réacteurs après avoir traversé un vol d’oiseaux. La situation dans laquelle se trouve l’avion n’a jamais été envisagée ni prévue par aucun manuel de pilote et aucune procédure officielle ne s’applique : le pilote et son copilote se trouvent alors dans une situation éminemment complexe !
Après un jeu d’échanges entre les pilotes et la tour de contrôle
pour analyser les différents protocoles connus et constater qu’aucun
ne correspond à la situation vécue, le pilote décide de faire
amerrir son avion sur l’Hudson. Quelle audace ! Il s’avère
que le commandant de bord a piloté dans d’autres situations
(planeurs et/ou hydravions, les experts ne sont pas d’accords) et
cette expérience, quelle qu’elle soit, lui a été bien utile, vue
la situation.
Cet exemple, que l’on ne peut souhaiter à personne, illustre la transposition réussie de compétences maîtrisées dans un contexte antérieur à une nouvelle situation complexe. Ainsi, Laurent Bibard propose d’adopter une démarche d’improvisation, comparable à celle d’un artiste, pour faire face à la complexité qui nous entoure, en nous appuyant sur ce que nous maîtrisons déjà.
Cela nécessite de repérer toutes les ressources à disposition (l’Hudson a été vue comme une ressource, ce qui n’était pas du tout évident) puis analyser "en continu" l’effet de ses choix et agissements sur la situation pour réguler et corriger le tir, si nécessaire.
Jean-Claude Coulet, dans son modèle MADDEC, présente les trois régulations de l’activité :
Alexandre Malarewicz propose dans son article ‘Apprendre à apprendre, un processus émotionnel plutôt qu’intellectuel’ rappelle les bases pour entrer dans cette logique et faciliter ce regard décalé à partir de 3 démarches complémentaires :
Cette approche nécessite d’accepter de se tromper et d’être faillible, ce qui rejoint le point de vue de Laurent Bibard qui parle d’une éthique de l’essai. Cela ne peut s’envisager sans un climat de confiance, socle incontournable d’une telle démarche.
L’audace semble donc s’appuyer sur une démarche perpétuelle d’apprenance, soutenue par une collaboration effective dans un climat de confiance. Une première étape pour initier cette dynamique peut être d’accompagner et soutenir les collaborateurs dans un processus récurrent d’analyse réflexive.
Cette approche peut permettre d’enrichir les situations de travail d’une dimension d’apprentissage qui ne peut être que bénéfique sur du long terme …
L’AFEST (Action de
formation en situation de travail) qui alterne des situations de
travail et des phases d’analyse réflexive semble une approche
intéressante pour initier ou soutenir ces démarches d’audace et
d’apprenance en contexte professionnel.
Références
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