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Publié le 14 juin 2020 Mis à jour le 14 juin 2020

L'effet boomerang d'une langue

Revenir à une langue après l'avoir abandonnée, c'est possible ?

Si vous pouviez remonter le temps et avoir la chance de changer quelque chose de votre vie, le feriez-vous ? Qui ne s’est jamais dit : « J’aurais dû mieux étudier ça quand j’étais à l’école ! » pour telle ou telle matière, qu’il s’agisse des mathématiques, de l’histoire, du français… ou des langues !

Mais c’est sûr que quand on est enfant et qu’on découvre les langues sur les bancs des classes, ce n’est pas forcément une partie de plaisir. On doit les apprendre, comme on doit apprendre ses tables de multiplication ou sa conjugaison du subjonctif. Cela reste un impératif scolaire qui s’évanouit une fois le temps des études fini. Libération !

Mais des années plus tard, pour de multiples raisons, on peut se voir quelques fois confronté de nouveau à cette réalité d’apprentissage des langues. Et c’est là que commence l’effet hiatus. La langue est comme un boomerang, une fois lancée, il suffit juste de la rattraper pour mieux lui redonner de l’élan ! À nous maintenant de trouver le meilleur coup de poignet à donner pour que le lancer soit optimal !

Mise en contexte

Revenir à une langue qu’on avait abandonnée, pas facile, surtout si on est obligé de le faire, car généralement ce cas de figure se retrouve dans un contexte professionnel, en l’occurrence le plus souvent lors d’une mutation ou d’un déplacement à l’étranger, voire à court terme, par exemple pour une importante réunion.

Donc oui, déjà le déplacement géographique auquel s’ajoutera automatiquement un choc culturel, plus ou moins fort (pour nous, francophones, il nous sera ainsi sans doute plus facile de nous adapter dans un pays européen comme l’Angleterre ou l’Italie que dans un pays comme la Chine ou la Gambie !), ne sont pas là pour nous faciliter les choses. Donc, en plus si nous devons changer de langue, c’est une autre paire de manches.

Ceci dit, nous serons toujours plus à l’aise de savoir que la langue en présence ne sera pas totalement inédite si nous avons l’opportunité de l’étudier à l’école. En ce sens, la peur de l’inconnu est moins grande et la motivation sera plus facile à retrouver. On ne part pas de zéro. C’est là que l’effet hiatus doit rentrer en jeu : l’objectif, c’est de réactiver ce qu’on avait appris, puis oublié.

Voici, en trois semaines, un petit programme sur mesure pour le faire !

Semaine 1 : À vos marques...

Faire le point de façon réaliste est une première étape importante, l’objectif est de se souvenir de son niveau au moment de l’abandon de la langue : était-il basique, purement scolaire, ou y avait-il déjà eu de la pratique concrète ? Était-on capable de tenir une conversation, de s’expliquer adéquatement… ou juste de répondre oui, non et où sont les toilettes ?

Outre l’aspect communicatif, il convient aussi de se souvenir de son niveau de vocabulaire, grammaire et conjugaison. Était-ce un cauchemar ou « ça allait » ? Cette première réflexion permet de pouvoir établir des priorités, à savoir ce que l’on devra revoir avant tout.

Dans cette première étape, une bonne idée est de se remettre doucement à la langue visée, en lisant, regardant la télévision (avec ou sans sous-titres) ou écoutant la radio. Encore mieux, si vous avez un collègue, ami ou autre connaissance parlant ladite langue, profitez-en ! Pratiquer reste la meilleure option !

Semaine 2 : Prêts ?

Vous avez survécu à la semaine de remise en question, alors préparez-vous à attaquer la deuxième semaine, celle de l’entraînement intensif ! Ici, tout est question de discipline. Il faut se forcer à suivre rigoureusement un programme d’attaque, par exemple en se disant que chaque jour, on doit faire : une ou deux leçons sur son application de langue préférée (gratuite comme Duolingo, ou payante comme Babbel, par exemple), un balado et une chanson (pas seulement à écouter, hein ! L’objectif, c’est de comprendre, aussi !). Si vous en avez les moyens, n’hésitez pas à prendre des cours en ligne avec un professeur de langue, à raison d’une ou deux heures par semaine, c’est déjà très bien.

Semaine 3 : Parlez !

Une fois la routine bien établie, vient le moment de la mise en pratique. Si vous ne connaissez personne qui parle la langue souhaitée, pensez aux sites spécialisés, comme Tandem, Hello Talk ou Conversation Exchange.

Comme vous, les personnes inscrites sur ces sites cherchent à communiquer avec des natifs afin de parfaire leur accent et la pratique de la langue, un excellent moyen d’acquérir rapidement le niveau souhaité.


Finalement, la maîtrise d'une langue demande plusieurs années de pratique. Quand on met sur « pause » cet apprentissage, il faut garder en tête que ce qui a été acquis est toujours quelque part dans notre mémoire, l’objectif étant alors de faire jouer l’effet boomerang pour réactiver ces connaissances.

Notre cerveau a besoin d’obtenir les stimuli nécessaires pour se remettre à jour et nous permettre ainsi de poursuivre notre objectif. En fin de compte, apprendre une langue, c’est comme faire du sport. Plus on pratique, meilleur on est, le tout, c’est de ne pas lâcher ! 


Sources et illustrations 


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