La philosophie est un univers très dense à aborder pour de jeunes gens. Parce qu’y figurent de nombreux penseurs qui ont des vues totalement différentes sur l’expérience humaine, l’existence, etc. Présenté de cette façon, cela peut sembler si aride que peu auront le courage d’aller au-delà de cette impression. Pourtant, partir à la découverte de cet univers se veut d’une richesse insoupçonnée puisque tout ce qui l’entoure touche à une école philosophique quelconque. Cela comprend aussi les œuvres culturelles consommées…
Pop goes the philo
Voilà pourquoi certains ont décidé d’aborder les thèmes et philosophes à partir d’éléments de la culture populaire. Cette « pop philosophie » a vu un intérêt grandissant avec des séries comme Game of Thrones qui, en plus d’une immense popularité, a traité de multiples thématiques philosophiques fortes sans que les spectateurs en soient forcément conscients. Frédéric Duriez avait déjà, dans cet article, donné une idée comment cette histoire et ses personnages menaient à diverses visions du monde. Il y citera Marianne Chaillan, probablement la professeure la plus interviewée dans les médias français. Celle qui a commencé cette « pop philo » en utilisant du Jean-Jacques Goldman pour parler de David Hume est devenue une sommité de cette approche de la philosophie.
Elle a même rédigé un ouvrage uniquement centré sur Game of Thrones afin d’y aborder toutes les thématiques qui ont été traitées durant la série. Pour elle, diviser culture et son pendant plus populaire est absurde parce qu’il existe autant des pépites de réflexion dans Harry Potter que dans du Émile Zola. Il apparaît, dans des chansons connues, des paroles propres à Nietzsche chez Florent Pagny ou Marx chez Claude François. Dans cette entrevue sur RTL, elle rappelle que les amateurs du sorcier de J.K. Rowling et de l’aventure animée « Le Roi Lion » de Disney ont eu droit à une exposition du stoïcisme bien sentie avec le miroir de Rised ou la mélodie Hakuna Matata.
Or, elle n’est pas seule dans cette approche. De plus en plus, les spécialistes des humanités se penchent sur ses liens entre œuvres aimées du grand public et philosophies diverses. Ils sont plusieurs à voir en Game of Thrones (encore une fois) un milieu où différentes doctrines se croisent.
Que ce soit l’idéal de Platon, les bassesses du Prince de Machiavel ou même Kant dans la morale du devoir, elle se veut donc un terreau extrêmement fertile pour traiter de thèmes philosophiques. Un autre monument de la pop culture, Star Wars, propose aussi des thématiques intéressantes. Pour Gilles Vervisch, auteur du livre « Star Wars, la philo contre-attaque », la saga de science-fiction suscite la fascination étant donné les questions politiques, religieuses, techniques et identitaires qu'elle pose. Par exemple, à l’inverse de bien des philosophes orientaux et occidentaux qui affirment que la voie du bien est celle du bonheur, Star Wars pose un constat presque inverse. Au contraire, le mal, le côté obscur semble plus attirant par moment et difficile à résister pour ceux du côté lumineux de la Force.
Au Québec, la question de l’ironie par rapport à certains éléments de la pop culture comme la musique country ou les chandails à l’effigie de loups. Or, cela mène certains à réfléchir; ainsi, un Gilles Deleuze n’aurait pas eu mal à porter ce type de gilet sans ironie, qu’il le considérait comme un rire intérieur et cruel et n’allant pas à la rencontre de l’autre, celui qui trouve cela beau.
L’implanter en cours
En fait, même les auteurs de séries à succès sont conscients des thèmes philosophiques de leur œuvre. Le créateur de la comédie « The Good Place » a d’ailleurs discuté de philosophie avec des étudiants en arts et lettres de l’University of Notre Dame. Certains jugent que dans un monde fortement divisé idéologiquement, la pop culture a permis un « certain » rapprochement ou au moins une façon d’aborder les divisions.
Pour des professeurs de philosophie, cela devient donc un canal très intéressant pour traiter des différents thèmes décidés dans un cours. Pour cela, comme cet Américain, il faut alors bien préparer les extraits de films, séries, romans, chansons en fonction des thématiques. Ils peuvent servir d’exemples illustrant la théorie ou des prétextes pour des exercices. Ils devront répondre à une ou des questions à partir des connaissances acquises. Lors du travail final, il a même permis à ses étudiants d'utiliser n’importe quel extrait de pop culture pour développer un argument philosophique ou de réaliser une création artistique.
D’ailleurs, YouTube peut être une formidable source non seulement d’extraits mais aussi de réflexions. Ceux maîtrisant l’anglais pourront visiter Wisecrack, une chaîne qui allie pop culture et philosophie depuis des années. Ou, pour une introduction à la philo, ils pourraient se servir de cette capsule d’un vidéaste français qui survole différents philosophes (en omettant le Moyen Âge, par contre) et résume leur travail en un principe, glissant, entre autres, des références à Star Wars ou à The Matrix, autre œuvre à grand déploiement qui n’a jamais caché ses sous-textes philosophiques :
Il semble donc que la pop culture soit, en effet, une superbe voie pour aborder de nombreuses théories philosophiques datant de l’Antiquité à celles du 20e siècle. Pour le corps enseignant, voilà un immense bassin de réalisations qui peuvent être utilisées afin de captiver les esprits en apprentissage.
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