«Suivant leurs groupes sociaux d’appartenance (p. ex., leur milieu socioéconomique, leur ethnicité, leur statut migratoire, ou encore leur genre, ce dernier faisant l’objet d’une attention particulière dans le présent rapport), les jeunes n’ont pas les mêmes possibilités de mettre à profit le numérique pour leur participation éducative et sociale. Loin d’être une tendance résiduelle amenée à s’effacer à mesure que se massifie le numérique dans le corps social, les inégalités numériques se transforment au grès des avancées techniques et il y a tout lieu de croire qu’elles ne se résorberont pas d’elles-mêmes. Pour y remédier, il s’agit donc de mettre en place des initiatives politiques et pratiques visant explicitement à y pallier.»
« Cultures et inégalités numériques. Usages numériques des jeunes au Québec», est une étude de plusieurs mois qui a été menée auprès de 1800 jeunes de 14 à 29 ans. Des jeunes de six régions du Québec y ont participé. Dirigée par Amina Yagoubi, l'étude trace un portrait riche et nuancé de la situation en évolution.
Des équipements
Au niveau des équipements, le portrait est le suivant :
- Plus le niveau d’étude des parents est élevé, plus les jeunes possèdent des équipements numériques.
- Un jeune sur deux a un ordinateur portable,
- 83 % des filles et 72 % des garçons ont un téléphone cellulaire.
- 62 % des garçons possèdent une console de jeux vidéo contre 27 % des filles.
- 4 % des jeunes ne possèdent aucun appareil connecté : ni téléphone intelligent, ni ordinateur, ni console de jeux, ni tablette, ni montre intelligente.
Usage des réseaux
Les applications les plus populaires sont
- Instagram - 60 % des filles et 40 % des garçons
- Snapchat - 57 % des filles et 37 % des garçons
La maîtrise et les comportements
Généralement autodidactes les jeunes apprennent surtout par Internet et trouvent que l'école ne contribue guère à développer leurs habiletés avec Internet.
Les garçons démontrent plus d'intérêt à développer leurs compétences numériques techniques, ils sont d'ailleurs nettement plus nombreux que les filles (44 % contre 16 %) à avoir suivi une formation en programmation.
Les filles sont plus intéressées au développement de leurs compétences numériques créatives.
Un fossé qui ne ne comblera pas tout seul
L'étude illustre une fissure dynamique qui se ramifie au fil du développement des technologies dans un milieu social en transformation.
«Dans un contexte de transformation numérique, il faut être vigilant
face aux fossés qui peuvent se creuser et qui risqueraient d’exclure
une partie de la population du développement futur, social, économique
et culturel de notre société»
«L’investissement du numérique dessine en définitive des frontières entre deux univers : le monde des filles et le monde des garçons (Octobre, 2009, 2011), soit entre l’univers des réseaux socionumériques (RSN) et celui des jeux vidéo (CEFRIO, 2017).
Finalement, le cercle social, les amis, l’école, les médias, etc. participent à leur tour à reproduire des inégalités sociales genrées difficiles à combattre tellement les stéréotypes ont la vie dure.»
Site du Printemps numérique
Pour télécharger l'étude (.pdf) : Yagoubi, Amina (2020). Cultures et inégalités numériques : usages numériques des jeunes au Québec. Printemps numérique : Jeunesse QC 2030, 236 pages.
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