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Publié le 15 février 2020 Mis à jour le 15 février 2020

Apprenance et proactivité - Élaboration d’instruments de mesure - Thèse Maxime Jore

Deux attitudes étudiées et reliées : apprenance et proactivité

Mesure de la vue

Maxime Jorre inscrit ses travaux dans l’équipe Apprenance de l’Université de Paris Nanterre. Il poursuit l’ambition de mieux comprendre les attitudes qui permettent d’apprendre. Il pose cet enjeu au début de sa thèse comme un point essentiel relativement à la tertiarisation croissante des métiers au besoin d’en changer et de s’inscrire dans ce que la Commission Européenne vise pour l’Europe à savoir

« devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale »

Ce type d’économie fait reposer sur l’individu « entrepreneur de soi » son propre développement professionnel, charge à lui d’être autonome, de prendre des initiatives et d’être entrepreneur de soi, « le héros de sa propre vie ».

Pourtant le système de formation et l’État providence qui l’abrite s’essouffle. Il continue de favoriser les plus diplômés, lancés et laisse aux autres la responsabilité de la formation. À eux de « prendre en main » leur carrière professionnelle. Dans un environnement mouvement (crise, irruption du numérique, accélération des rythmes), pour l’auteur « apprendre » et « entreprendre » s’imposent pour maintenir leur employabilité ou bien évoluer dans les organisations nationales et internationales.

Il n’est guère possible d’attendre la possibilité de participer à un cours, il s’agit d’apprendre pour s’adapter en permanence partout et en tous lieux. Si l’environnement général mute, l’environnement de travail est aussi troublé et l’individu doit adapter de nouvelles attitudes et de nouveaux comportements pour s’adapter à son environnement.

Ne pas attendre

Dans sa recherche l’auteur s’intéresse alors aux comportements qui permettent de s’adapter à cette nouvelle donne. Son étude porte sur « les comportements en situation, traduction opérationnelle du rapport qu’un individu entretient avec lui-même et avec son environnement ». L’auteur situe la notion d’attitude qui est le fruit d’une histoire du sujet social.

Le concept d’attitude est utilisé comme outil de compréhension de l’interaction du sujet avec lui-même et avec son environnement. Cette attitude serait au centre des énergies qui mobilisent l’homme dans ses actes. Elle articule la dynamique biologique humaine exprimée par le besoin et la vie mentale exprimée par la culture et les valeurs. La recherche interroge le sujet social et son rapport au savoir. Probablement parce qu’il a été particulièrement versé dans le monde de l’entrepreneuriat l’auteur étudie deux attitudes

  • « l’apprendre »
  • « l’entreprendre »

Il nomme la première attitude « Apprenance » en tant qu’ensemble de dispositions apprêtant le sujet à penser, ressentir et agir de manière favorable au fait d’apprendre dans toute les situations, qu’elle soit formelle ou informelle, expérientielle ou didactique… (Carré, 2005)

Il nomme la seconde attitude « Proactivité » comprise comme la capacité d’un sujet social à anticiper, initier et poursuivre jusqu’à son terme une action qui va modifier son environnement en répondant à une opportunité (Bateman & Crant, 1993).

Qui plus est, la recherche s’efforce d’identifier les liens qui existe entre ces deux attitudes. L’apprenance procédant d’un rapport proactif au savoir.

La population étudiée est composée d’étudiants, futurs professionnels dont les vocations et pratiques sont encore incertaines mais qui sont pleinement touchés par les transitions sociétales évoquées. La  thèse présente d’abord le contexte et des enjeux sociétaux mais aussi les facteurs qui expliquent le rapprochement entre attitude d’apprenance et attitude entrepreneuriale.

Puis une exploration conceptuelle approfondie est réalisée sur le concept d’attitude et son utilisation en psychologie tout en gardant en ligne de mire la dimension sociale de son action. « L’individu apprend toujours seul mais jamais sans les autres » écrit Philippe Carré.

La thèse décrit le plan et les étapes de la méthode de recherche empirique suivie dans l’étude quantitative. Dans le but de mesurer les deux attitudes d’apprenance et de proactivité, l’auteur s’appuie sur la traduction et la validation d’une échelle de mesure d’attitude de Bateman et Crant (1993). Il réalise ensuite son test auprès de 600 étudiants de trois filières d’enseignement  (juridique, commerciale et entrepreneuriale) et sur deux niveaux (1ère année de licence et 1ère ou 2ème année de master).

La fin de la thèse est une discussion au cours de laquelle sont présentés les résultats et leur limite. L’échelle satisfaisant aux critères statistiques est validée. La discussion se poursuit par la mise en regard des deux attitudes « apprenance » et « proactivité ». Pour finir l’auteur pointe les limites de la recherche engagée et souligne tout l’intérêt de poursuivre sur l’étude des comportements autodirigés.

Source

Apprenance et proactivité Élaboration d’instruments de mesure analyse des liens inter attitudinaux.
Thèse 2012 Maxime Jore
https://bdr.parisnanterre.fr/theses/internet/2012PA100092_diff.pdf


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