Publié le 20 janvier 2020 Mis à jour le 20 janvier 2020
La mise en place de pédagogies actives, des évaluations basées sur les compétences, la mise en avant de savoir-faire par rapport au savoir... comment matérialiser ces objectifs dans les classes ?
Deux phrases de CEO de grandes entreprises sont à mettre en exergue face au défi de l’apprentissage de compétences :
La compétence est un ensemble de comportements potentiels (affectifs, cognitifs et psychomoteurs) permettant à l'individu d'exercer efficacement certaines activités complexes.
L’usage d’une matrice AFOM (atouts, faiblesses, opportunités et menaces ou SWOT en anglais) peut avoir du sens lors de la définition des objectifs et de la création des séquences d’apprentissage. Essayons de voir ce qu’il en est en considérant comme facteurs internes la classe et ses composants : l’enseignant et les élèves ou étudiants et, comme facteurs externes, le contexte général : l’école, la direction, la législation, …
Si différents obstacles peuvent exister, il est utile de les identifier pour essayer de les surmonter. À contrario si vous avez des avantages, en être conscient permet de mieux profiter.
Selon Ioan Neacşu, l'enseignant doit lui-même réunir ces compétences professionnelles :
En outre, l’idéal serait d’avoir des enseignants ayant mis en pratique leurs connaissance...
Pour avoir la charge d’un cours, il est demandé à un enseignant d’avoir un titre de capacité. Parfois, l’expérience utile sera valorisée mais par toujours. Pour certains de leurs cours, des enseignants n’ont jamais eu l’occasion d’exercer de façon pratique la matière dont ils ont la charge.
Prenons un exemple, un cours de référencement de sites Internet. Cette matière est de plus en plus abordée voire enseignée dans des diplômes de Bachelor de type marketing ou e-business. Pour donner ce cours, un titre de capacité est demandé mais on ne doit pas forcément avoir un jour fait du référencement, c’est-à-dire essayé de positionner un site web dans un moteur de recherche.
Dans une telle situation, le titulaire de la charge risque de devoir prodiguer un cours théorique, le plus souvent ex-cathedra en se basant sur un livre référence comme celui d’Olivier Andrieu [3].
La situation est encore plus complexe quand le cours change de titulaire, cela ne laisse que peu de possibilités à son titulaire à part transmettre des savoirs. Par contre, si le titulaire peut adopter une stratégie dans la durée, il pourra s'auto-former et mettre en pratique sa matière, dans cet exemple le référencement. [4]
L’enseignant idéalement devrait découvrir le groupe classe avant de penser sa séquence. Des pédagogies du projet peuvent, par exemple, très bien fonctionner avec certains et pas du tout avec d’autres.
De nombreux facteurs inhérents aux apprenants eux-mêmes font qu’une démarche pédagogique va donner de bons résultats en termes d’apprentissage de compétences ou pas.
Par exemple : Le parcours qu’ont eu les apprenants précédemment. Ont-ils rencontré l’échec ? Sont-ils habitués à suivre des cours ex-cathedra ou au contraire ont-ils appris par la pratique , …
La motivation des apprenants est aussi fondamentale. Si certains se voient champion d’e-sport, ils pourraient ne pas être intéressé par ce qui est proposé comme apprentissage de compétences à l’école si cela ne cadre en rien avec leur ambition.
L’enseignant essaie à la fois créer un climat serein et que les apprenants aient confiance en lui. À ce titre, l’évaluation est un point épineux.
En général, une évaluation repose sur un examen, bien que cela ne reflètera pas la manière dont seront évalués les élèves dans un futur contexte professionnel.
L’enseignant doit rapidement être transparent sur ce qui est attendu et la façon dont les élèves vont être évalués.
Certaines compétences, nécessitent, pour leur apprentissage pratique, des moyens matériels. Un groupe classe trop grand, ne pas disposer des outils ou du matériel informatique suffisamment récent ou en nombre insuffisant rend la plupart des approches pratiques irréalisables.
Les facteurs externes dépendent du contexte. Ils peuvent être assez divers. Néanmoins, un point semble intéressant à ne pas perdre de vue :
Dans ce précédent billet, il était question des obstacles qui pouvaient réduire le goût de l’effort. Il est possible d’en reprendre cette phrase : « Elles créent un conformisme de fait où les nouveaux enseignants craignent de se mettre dans une situation hors du champ. Par conséquent, ils agissent par mimétisme. De ce fait, peu d’initiatives peuvent apparaître. » [5]
Le conformisme peut constituer un obstacle à la création de séquences pédagogiques différentes des images mentales que se font beaucoup de personnes de l’enseignement. De nombreuses personnes ont assisté à des cours ou des formations ex-cathedra dans leur parcours scolaire ou professionnel. Cela leur a fait développer une image de ce qu’est ou devrait être une séquence pédagogique.
L’usage d’un outil de marketing tel que la matrice AFOM peut être utile, comme lors de la définition d’objectifs pédagogiques et des moyens de les atteindre. Dans ce cadre, il est utile d’identifier ce qui facilitera ou compliquera la réalisation des objectifs.
Pour terminer, une suggestion qu’un auteur de cursus.edu m’a écrit dans ce contexte :
« Le meilleur enseignant fait découvrir les ressources et les références, fait expérimenter. Mais il ne donne jamais les réponses, même s'il les sait. Il sait surtout comment nous amener à les trouver. Sa compétence est de faire découvrir ».
Sources :
[1] https://www.ergoskills.com/about.php
[2] https://reader.elsevier.com/reader/sd/pii/S1877042815015323
[3] https://www.livre-referencement.com/reussir-son-referencement-web/fiche.html
[4] https://www.g1site.com/search-engine-marketing/
[5] https://cursus.edu/21229/obstacles-non-pedagogiques-au-succes-scolaire-et-au-gout-de-leffort
Swot - AFOM - https://fr.wikipedia.org/wiki/SWOT_(m%C3%A9thode_d%27analyse)
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