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Publié le 14 juin 2010 Mis à jour le 14 juin 2010
L'Internet donne accès à des milliers de ressources éducatives libres ou sous licences Creative Commons. Plusieurs sites, dont le nôtre, en font d'ailleurs la promotion.
Ces ressources libres ont plusieurs avantages. D'abord, la gratuité, quasi-systématique. Mais ce n'est pas leur seule qualité. Dans les pays anglo-saxons, on appelle les ressources éducatives libres des OER (Open Educational Resources), et plusieurs auteurs en ont fait récemment une large promotion. En fait, ils avancent même que grâce aux OER, l'éducation est en train de changer de visage.
Dans un diaporama, Steve Wheeler, professeur à la faculté d'éducation de l'Université de Plymouth au Royaume-Uni, présente les différents aspects positifs des OER :
Pour M. Wheeler, le modèle d'élaboration et de diffusion des OER est bien supérieur à celui des ressources sous licence commerciale :
Sur le dernier point, tout le monde n'est pas d'accord. David Wiley en particulier, qui est Américain, affirme que la qualité n'est pas un facteur discriminant entre ressources libres et propriétaires. Car la qualité d'une ressource dépend au moins autant de l'utilisation qui en est faite que de ses caractéristiques intrinsèques. Ce qui assure le succès pérenne des universités et autres institutions d'enseignement, dans lesquelles des enseignants talentueux facilitent l'apprentissage, quels que soient le statut et la nature des ressources utilisées...
Néanmoins, pour M. Wiley, c'est la flexibilité des OER qui est leur principal atout. Les OER peuvent aisément être modifiées, améliorées, surtout lorsqu'elles existent sous forme numérique, ce qui est le cas le plus fréquent aujourd'hui. De plus, leur faible coût de production encourage leur renouvellement rapide, alors que les ressources propriétaires connaissent de longs cycles économiques qui empêchent toute modification rapide. Il donne d'ailleurs un exemple probant. Un manuel scolaire de science commerciale peut coûter environ 80$. Un manuel similaire en OER ne dépassera guère 10$. Il est donc plus facile pour un établissement d'en commander chaque année pour les étudiants. Et encore plus d'utiliser la version numérique du manuel, qui ne génère pas de déchets papier...
À 80$ par livre, une institution ne permettra pas que les étudiants laissent une quelconque marque dans les manuels afin qu'ils soient réutilisables pour d'autres élèves dans les années suivantes. Alors qu'un ouvrage à 10$ peut facilement être considéré comme un ouvrage personnel, qu'on annotera à loisirs.
La philosophie qui se trouve derrière les OER est celle qui sous-tend certains pans (ne soyons pas naïfs, tout de même) du Web 2.0 : l'ouverture des droits, le contenu créé par les utilisateurs du réseau et qui circule dans celui-ci. On peut le voir dans ce schéma présenté dans le diaporama de Steve Wheeler :
Les licences Creative Commons (créées par un autre Américain, Lawrence Lessig) sont donc des éléments qui, avec la collaboration des réseaux sociaux et le contenu diffusé par les fils RSS et le social bookmarking pour ne nommer que ceux-là, participent à cette démocratisation du contenu.
Ainsi, pour assurer la survie des ressources éducatives en libre accès, il faut une circulation des ressources. Par exemple, le site OER Commons offre des dizaines de milliers de ressources de tous niveaux et invite fortement ses membres (inscription gratuite, évidemment) à faire des liens vers leurs propres contenus pédagogiques. La notion de contribution est mise en avant car c'est elle qui alimente le site. Ses pendants francophones sont notamment listés sur cette page du site Wikiversity.
En septembre 2007, au Cap en Afrique du Sud, était développé la Déclaration de Cape Town pour une éducation libre (dont nous avons parlé sur Thot Cursus). Parmi les individus et organisations signataires, la Polytechnique d'Otago en Nouvelle-Zélande.
Petite institution publique d'Océanie, elle s'est engagée en 2006 à rendre son offre de formation plus flexible et accessible. La plupart des professeurs partageaient déjà une partie de leur matériel sur des sites populaires. Avec l'aide de l'Educational Development Centre, elle s'est servie entre autres de WikiEducator pour mettre à disposition le contenu de plusieurs de ses cours sous licence Creative Commons.
En regardant cette vidéo, on peut comprendre que pour le personnel d'Otago, l'utilisation de ressources en libre accès permet un meilleur échange entre enseignants et étudiants. "Une façon de libérer l'information et de relier les gens" comme l'explique Sarah Gauthier.
Les OER ne sont pas une panacée, certes, mais elles possèdent des atouts majeurs qui bouleversent la formation. Se voulant flexibles et accessibles tant en termes monétaires que matériels, ces ressources sont le reflet d'un réseau mondial dans lequel le savoir circule. Leur survie dépend de trois éléments : des contributions nombreuses, une démarche de partage de la part des créateurs de contenu et, surtout, la circulation des ressources au travers des réseaux sociaux, des blogues ou de sites comme Thot Cursus...
Pour en savoir plus sur les OER et l'histoire de la Polytechnique d'Otago, nous vous invitons à lire cet article de WikiEducator (en anglais seulement) sur le sujet.
"What's so good about Open Educational Resources ?", diaporama de Steve Wheeler
La licence GNU, encore plus ouverte que les licences Creative Commons, sur Wikipedia
Crédit photo : Franç[email protected] , Fickr, licence CC.
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