Site indépendant, par définition, non commercial (qui voudrait s’y associer?) mais combien utile pour certains face à la contrainte des programmes obligatoires et non désirés, voici Subterfuge, tout l’art de la triche à l’école et autres activités pour l’élève dissipé.
On y trouve des trucs pour tricher, des fichiers déjà prêts, des certificats de médecins, des diplômes, des prix, des lances papiers, etc. Le mode d’utilisation des appareils électroniques discrets y est particulièrement détaillé. Signe des temps.
Si, sur plusieurs plans, on serait tenté de répondre à ses auteurs en prônant la nécessité de l’étude honnête (entre autres, pour bien apprendre à écrire son françaaais -- le site est truffé de fautes), force est de reconnaître qu’il n’est pas nécessairement besoin à chacun de suivre 1 000 heures de cours pour y arriver. Au fond, à chacun selon ses besoins, ses capacités et ses aspirations.
Ce site est la plus belle illustration du chaos où mène l’aberration de contraindre, en éducation comme ailleurs. Quand on impose, on doit se contenter de l’apparence des résultats.
Les tricheurs se perdent en justifications, avouent leur impuissance et jettent leur discrédit sur tout ce qu’ils touchent; ceux qui imposent se perdent en justifications, avouent leur impuissance et jettent leur discrédit sur tout écart ou contestation légitime. Bref, on n’a pas la conscience nette.
Si la triche s’érige en principe dans certains cours et certains milieux, ne serait-elle qu’un symptôme, une manifestation d’une contradiction entre obligation et nécessité cosmétique, toutes deux insignifiantes?
Il est amusant de mettre ce site en parallèle avec « Apprendre au lycée», le texte de Yann Forestier, ou avec « L’apport des NTIC dans l’apprentissage au primaire et au secondaire».
Dans cette optique, on peut vraisemblablement s’attendre à ce qu’une didactique de la responsabilité et des parcours individuels fassent pratiquement disparaître la triche. Car, si le sens crée le parcours, la triche n’a plus de sens.
Subterfuge