De nombreux articles étoffent, aujourd’hui, la littérature africaine des Ntic et ses usages divers : les droits de l’homme, la santé, l’éducation, le développement social et la démocratie.
Quatre chercheurs de l’Université de Bordeaux3 ont commis une étude en ligne sur les usages de l’Internet, par la presse, en Afrique subsaharienne. L’Internet se perçoit aussi comme un outil précieux de développement dont se sert la presse pour le bien de la société africaine. Les motivations, heureuses, puisent à moult séminaires sur la question et selon lesquels les Ntics et plus surtout Internet, tempèrent certains des handicaps qui entravent le développement des médias en tant qu’entreprises, et aident à contourner des obstacles qui hypothèquent le rôle des médias dans la démocratisation de l’information.
La presse a donc un rôle : éduquer les populations et les initier aux libertés qui évitent l’anarchie, mais aussi adopter le rythme du cyberjournalisme. Malgré le retard sur l’appropriation de cette nouvelle technologie, on note des pas significatifs qui doivent orienter pour en mesurer et en maîtriser les enjeux socio-économiques, culturels et politiques. Une très bonne introduction amène le lecteur à s’imprégner de la probématique de l’Internet en Afrique. S’y dégagent les principales difficultés, les conditions réelles de vie et la pertinence de la connexion au réseau dans le Continent.
L’étude s’articule sur trois grandes parties. La première partie est consacrée à l’Internet en presse africaine. Cette partie s’ouvre sur deux subdivisions, l’une sur les connexions des rédactions à Internet et l’autre propose une étude par pays. Le début examine les différents usages que les journaux réservent à l’Internet : les réseau presse, le courrier électronique et les sites web. Chacun de ces domaines est analysé, bien qu’inégalement. La deuxième rubrique s’intéresse à une étude par pays. Ici, le titre est trompeur. Il eût fallu vraiment le (dé)limiter à ses réelles proportions. On découvre le fonctionnement de l’Internet dans 12 pays francophones et dans quelques pays de l’Afrique de l’Est. Le recensement y est juste, mais allusif. D’où (déjà) la nécessaire actualisation. Le mémoire de Paré, l’un des co-auteurs, y est trop transparent. Pourtant, l’analyse est profonde et détaillée. Qu’il importe de lire.
La deuxième partie est intitulée radios, télévisions et Internet en Afrique. C’est cette partie que j’ai aimée le plus. Pratique, pertinente, réelle, elle colle aux réalités vraie d’Internet en Afrique et au monde des médias. La description analytique s’allie aux suggestions épistémologique d’un monde nouveau, malgré une structuration semblable à la première partie. La troisième partie, la dernière aussi, n’est réservée qu’au Burkina, ce qui ne permet pas automatiquement des généralisations.
Bien documentée, cette étude vient compléter celles déjà présentées, de Ken Lohento. Un pas supplémentaire pour circonscrire le marché africain des Ntic qu’il faut développer. A lire et à consulter à la Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine .