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Publié le 04 juillet 2006 Mis à jour le 01 février 2023

Pourquoi le constructivisme et les méthodes non-directives ne fonctionnent pas très bien

La directivité nécessaire est dans la rigueur à maintenir

Même si les théories non-directives semblent séduisantes et plaisent à tout esprit épris de liberté, les observations et les faits accumulés depuis plus de 50 ans démontrent que les méthodes non-directives d’enseignement et d’apprentissage ne fonctionnent pas très bien à l’école, beaucoup moins bien en tout cas que les méthodes plus directives.

Dans cet article récent et très fourni en références, « Why Minimal Guidance During Instruction Does Not Work: An Analysis of the Failure of Constructivist, Discovery, Problem-Based, Experiential, and Inquiry-Based Teaching, (.pdf)», on y apprend que tant que les apprenants n’ont pas suffisamment de connaissances préalables à différents niveaux pour fournir une «guidance interne», en conséquence les méthodes directives sont supérieures aux non-directives.

Les auteurs se demandent particulièrement comment les disciplines scientifiques les plus rigoureuses et «basées sur des preuves irréfutables» en viennent à accepter des méthodes d’enseignement de leurs disciplines qui le soient si peu.

Du bon usage de la liberté d'apprendre

Loin de prendre parti pour les méthodes directives, à Thot nous défendons toujours l’habilitation et la responsabilisation des étudiants.

N’importe quel professeur d’art l’a constaté : même si elle est présente, la créativité des enfants ne s’exprime véritablement qu’à partir d’un certain seuil de technique et de maîtrise compétente. Dans le domaine du savoir, sans matériaux ni savoir faire, même si la volonté est là, on ne construit pas grand chose et on ne s’échange que des banalités et des évidences, nouvelles technologies ou pas.

La plupart des connaissances de valeur ont pris des vies à découvrir et à construire; on peut bien aider à en accélérer l’apprentissage, mais de là à demander de les reconstruire ou co-construire, le processus peut être long...

Ce sont apparemment les procédés pédagogiques faisant appel à une démarche d’enseignement explicite et systématique qui donnent les meilleurs résultats, (Clermont Gauthier et M’hammed Mellouki, janvier 2006, Nouveau signifie-t-il amélioré? Évaluons avant de poursuivre la réforme au secondaire. Dans Formation et profession,( .pdf ) [Bulletin du CRIFPE], 12.1), ce qui a peu à voir avec les vertus et défauts d’une pédagogie directive ou non.

Mais on confond souvent «explicite et systématique» avec «par un maître» et «du simple au complexe». Ce qui doit être explicite, ce sont les références qui appuient les informations et ce qui doit être systématique est la démarche intellectuelle qui ne se contente d’aucune zone d’ombre. S’il y a directivité à avoir, c’est dans la rigueur à maintenir.

De quelles méthodes pédagogiques parlons-nous quand il s’agit dans les faits et le plus souvent de maintenir les apprenants dans une dépendance intellectuelle alors que l’objectif avoué est de les émanciper?


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