L’histoire des moutons de Panurge peut parfois avoir beaucoup de pertinence. C’est peut-être, aujourd’hui, en Afrique, le cas de l’utilisation débridée des Tic et, surtout, de l’insertion de nouveaux modes d’enseignement à l’exemple de la formation à distance.
L’on se rend compte que, dans beaucoup de pays, la formation à distance est un cheval de Troie qui sert à autre chose qu’à la massification de l’éducation, à la réduction des coûts de cette éducation. A preuve, il n’existe vraiment pas d’Institution africaine autonome et nationale, en dehors de Madagascar, qui se livre à cet exercice. Pourtant, l’Afrique anglophone a donné le la dans ce type d’enseignement et les résultats ne sont pas décevants.
Lors des discussions dans des ateliers sur le sujet, les opérateurs économiques, les apprenants et même le grand public s’interrogent sur la possibilité de choisir, lors des recrutements, un jeune qui a suivi des cours classiques ou celui qui a fait toutes ses études à distance. Le silence qui suit cette question, les réponses que l’on balbutie, traduisent généralement la gêne que l’on éprouve.
Car aucune politique nationale de formation à distance ne formalise légalement ce mode d’enseignement. Si des commissions d’équivalence surviennent, c’est parfois à la suite des tris d’établissement extérieurs au pays. Le traitement salarial de ceux qui ont suivi une telle formation reste douloureusement stable, les ministères du travail, de l’éducation, des finances ne prenant pas en considération ce genre de formation.
Il faut donc évaluer le type de formation reçu avant de voir comment on évalue en formation à distance. Pourquoi ne pas comprendre que la fàd a des principes épistémologiques valables bien que différents du présenciel ? Le laxisme dont est accusée la fàd dans l’autonomie est-il la cause ? C’est bien mal connaître l’EAD et son système.
Mais la résistance de ce système incite à l’auto-évaluation. Vous ne pensez pas ?
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