E-learning et campagne politique

Impératifs politiques, responsabilités éducatives Devant certains choix politiques, on se demande parfois dans quel intérêt les décisions ont été prises... comme si la mission de l’organisme passait au second plan face aux impératifs politiques de réélection, de nomination et de popularité à court terme. Ici se trouve un des défauts des systèmes électoraux ou de cooptation. On entretient sa position avant tout. On peut regarder dans un autre sens : parfois la mission d’un organisme ou son organisation entrent en contradiction avec les raisons initiales de l’établissement de la mission; le contexte a changé mais on continue ce à quoi on s’est engagé et de la même façon qu’il y a dix ans ou un siècle. Là peut intervenir le débat et le choix politique. Parfois le débat ne se fait pas parce que l’on ne trouve personne pour faire face et assumer le défi. Actuellement, en éducation, on fait face à une remise en question d’un des fondements de tout le système : la relation maître-élève graduellement remplacée par des relations apprenant-accompagnant. Ou encore, l’organisation éducative basée sur la meilleure gestion de la rareté passe à un autre modèle d’organisation, celui-là basé sur la gestion de l’abondance, abondance créée collectivement de plus ! De n’importe quel point de vue, les changements sont importants et les potentialités immenses. La responsabilité des acteurs du système éducatif est de chercher le meilleur intérêt des étudiants. Pas de conserver son poste, ses locaux et son organigramme, mais d’en créer de nouveaux, d’établir les fonctions qui permettent de mieux étudier, dans l’intérêt et l’enthousiasme, de favoriser l’épanouissement de tous les individus et de la société, pas de les contraindre et de les laminer sous toutes sortes de prétextes de rareté, d’obligation et de soumission avec comme résultat le désintérêt et l’insignifiance pour la majorité. On se contente des exceptions; on pourrait miser mieux. Peut-être ne récolterons-nous rien de plus en termes de réussites exceptionnelles, peut-être y a-t-il une proportion assez constante d’êtres exceptionnels, mais nous récolterons assurément plus de gens heureux, moins de mesquinerie et globalement plus de gens épanouis et compétents. Alors les questions se posent : - faire des choix politiques en fonction de conserver le pouvoir ou dans le respect de la mission de l’organisme ? - éviter les débats politiques qui pourraient remettre en question les modes d’opération et les structures ou tenir les débats et accepter de changer ? Bref, les acteurs de l’éducation peuvent agir au niveau politique. On entend des conservateurs prétendre que la relation maître-élève est un sine qua non de l’éducation. Cette relation est sans doute intéressante dans un certain contexte, pour certaines gens et durant un certain temps, mais la relation d’entraide et de collaboration est beaucoup plus proche de la vie, est globalement plus efficace et permet de partager l’abondance bien plus facilement. Alors, quand écrivez-vous à votre représentant politique ? Quand influencerons-nous le choix de recherches, de projets d’intégration des Tic et de nouvelles pédagogies à une envergure adéquate ? Je crois bien que nous en sommes rendus là. Denys LamontagneDirecteur de Thot Cursus Au sommaire de ce numéro : un appel aux responsables politiques de l’éducation à s’exprimer en tant qu’acteurs du changement dans une chronique de Thot; l’information de base sur la formation à distance par l’Unesco; une formation des maîtres en numératie et littératie en maternelle et au primaire; la production de simulateurs et de jeux éducatifs interactifs et 3D; les contenus accessibles sur téléphones mobiles; un support d’évaluation rigoureux pour les professionnels de la e-formation; la Banque de Ressources Interactives en Sciences Economiques et Sociales; des grilles de conception de scénario d’apprentissage... Bonnes découvertes.

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