Le colloque organisé par le Séminaire Industrialisation de la Formation (SIF) qui s’est tenu les 12 et 13 décembre 2005 au Carré des sciences à Paris sur le thème «Les institutions éducatives face au numérique» a été un franc succès du point de vue du nombre de participants (170 au total sur les deux journées) et un événement scientifique de grande qualité.
Si les notions-clefs en débat lors des colloques qui ont précédé celui-ci à Lille en 1994 et 1998 ont été respectivement celles de « bien éducatif et services de formation » puis d’« industries éducatives », c’est aujourd’hui le « numérique » qui était mis en vedette.
La multiplicité des possibilités qu’il ouvre sur le plan technique, en termes de décomposition/recomposition des contenus, d’archivage et de mise en mémoire, de modes de communication synchrone et asynchrone, de diffusion à large échelle et à coût faible etc., ont une portée inédite dans le champ des institutions éducatives.
C’est très précisément au discernement des problématiques innovantes dont sont porteuses les nombreuses réalisations de terrain qui ont été présentées que se sont attachés les chercheurs.
Mais l’autre objectif principal du colloque, à savoir offrir à travers des comparaisons internationales une mise en perspective de la situation française, a été aussi complètement tenu grâce aux interventions de chercheurs étrangers (USA, Grande-Bretagne, Norvège) et français qui ont pris cette problématique à bras le corps lors de la séance plénière.
Il en est ressorti, pour ne signaler qu’une seule idée, que le développement d’un marché mondial de l’éducation n’a pas tari des initiatives portées par des convictions opposées aux logiques libérales et marchandes, inspirées fortement par la philosophie du libre, comme l’a magistralement montré Hal Abelson, un des principaux promoteurs au MIT de la mise en ligne en accès libre à l’échelle mondiale de tous les cours de l’institution ainsi que de la production scientifique des chercheurs.
Un événement scientifique qui témoigne de la vitalité et de l’importance d’un courant de recherche associant économistes et spécialistes des sciences de l’information et de la communication ou de l’éducation, propre donc à dynamiser les recherches présentes en les situant dans un contexte élargi et dont l’enjeu social majeur reste bien de comprendre quels sont la direction et le sens des changements en cours dans les institutions éducatives.
Car, comme il a été dit, si la révolution n’a pas eu lieu et n’aura pas lieu, le changement et l’adaptation à un environnement en pleine mutation, eux, doivent avoir lieu.
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