Manuel papier, ou manuel numérique ? La polémique a déjà eu lieu ailleurs et avait abouti à la
complémentarité des deux médias. Encore que, dans certains pays, il est un luxe
de disposer d’un ouvrage de 50 pages. Mais la Chine se jette à l’eau pour que
dans les classes, les technologies éducatives et le numériques prennent le dessus.
Il m’est
arrivé de visiter la Chine dans le cadre des visites académiques relatives à la
formation à distance. C’est très
impressionnant de voir combien les Chinois avaient préparé le pays à vaincre la
distance éducative en favorisant l’école par Internet. En effet, Thot écrivait que la Chine avait mis des moyens considérables pour massifier l’instruction et
l’éducation [et qu’en 2005], elle avait dépensé 366,2 millions de dollars pour
l’enseignement de base recevant des dizaines de millions d’élèves, alors que
l’enseignement secondaire en accueillait 60 millions. Le but, dès cette époque, était de pourvoir
le pays de 48 605 satellites, d’un nombre vertigineux d’ordinateurs, de CD et
d’équipements divers devant servir à l’enseignement à distance de tous les
enfants et adultes, au travers des 110 000 établissements qui assurent conjointement l’enseignement
présentiel et distanciel.
Les établissements et institutions
supérieurs qu’il m’avait été donné de visiter aussi bien à Pékin que dans les
provinces du pays émerveillaient, tant la technologie qui nous était présentée pour l’utilisation et
l’application des TIC pour l’enseignement semblait inouïe. Lors des exercices
pratiques, nous avons par exemple pu discuter en mode synchrone avec des étudiants de plusieurs
universités pour suivre des cours qui étaient dispensés dans une seule salle de
classe.
De
même, les apprenants d’un même établissements suivaient dans de très nombreuses
salles de cours, un seul enseignement délivré par un enseignant principal. Les
interactions entre pairs et enseignants relevaient de la réalité vraie et je n’ai
vu alors aucun cahier, aucun des crayons de bois qui nous inondent ici en Afrique,
aucun livre ouvert. Chaque partenaire éducatif était seulement en ligne, où qu’il
se … trouvât.
Aujourd’hui,
le gouvernement chinois fait de
grands pas, de très grands bonds. Car il veut remplacer, à l’horizon 2012, tous
les manuels scolaires par des supports numériques. Sur la foi de ses recherches, Mario Asselin dans son blog "Mario Tout de Go" (billet du 12 décembre 2008) signale que le livre électronique est déjà une réalité: De plus 80% des
éditeurs proposent leur catalogue en version numérique grâce à l’électrophorétique
qui est la technologie de l’encre numérique qui rend possible la fabrication de lecteurs d’e-book (on peut aussi dire e-reader ou livrel) à des résolutions au moins aussi bonnes que les imprimés papier (merci à Agora Vox pour la définition).
Cette option se fonde
sur deux arguments : choix économique et choix écologique. A partir de
2012, La Chine va, en effet, interdire l’impression de nouveaux manuels
scolaires en papier pour imposer des livrels, les livres électroniques.
Remplacer tous les manuels serait une tâche gigantesque, sans doute compréhensible
pour sauver l’environnement. Mais malgré l’étonnant développement des TIC dans
grand pays, cette hypothèse peutt paraître inimaginable. Il s’agit
peut-être, comme le propose un participant à la réflexion, de s'appuyer sur des
technologies plus simples et peu coûteuses, comme les logiciels conçus pour la lecture.
Cette technologie
consomme peu d’énergie. Mais donne à réfléchir sur l’avenir du livre qui s’obtient
en coupant les arbres, en désertifiant les continents, en enrichissant certains
autres… Tout en demeurant un support d'apprentissage incontournable pour de nombreuses personnes, qui ne sont peut-être pas prêtes à sauter le pas.
Les TIC n'ont pas fini de nous étonner. Dans quelques années, on ne fera peut-être plus sortir les élèves qui ne montrent pas leur livre,
mais ceux qui ne savent pas taper sur un clavier d'ordi… Une fois de plus, la Chine nous fait voir les choses en grand !
Voir plus de technologies de cette institution