La fréquentation des bibliothèques et des médiathèques en France subit un léger tassement si l'on se réfère à une enquête menée par Olivier Donnat en 2008. Cette baisse d'intérêt encourage les bibliothèques à proposer d'autres actions de médiation de leurs collections. Revenons quelques instants sur les raisons de ce recul.
Désaffection du lieu physique
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette évolution des pratiques culturelles : certains évoquent des contraintes horaires évidentes, la présentation figée des collections (classement des livres sur la tranche inférieure), l'organisation peu attractive des espaces documentaires... La situation s'avère encore plus aigüe dans le domaine de la musique. Cet effet de pesanteur est accentué, semble-t-il, par l'usage contraignant des classifications comme la CDD (Classification décimale de Dewey) ou encore le PCDM (Principes de classement des documents musicaux).
Des solutions in situ
La médiation doit s'effectuer autour d'une mise en scène des collections sur le lieu physique qui s'affranchit en même temps des classifications en proposant un plan de classement innovant (regroupement thématique, présentation des livres de face) comme le suggère le blog XG_Blognotes.
Des solutions nomades
Les bibliothèques choisissent aussi d'investir le champ des services estampillés web 2.0 interrogeables à distance (hybridation du logiciel documentaire avec les ressources en ligne et en particulier avec les outils de réseautage social comme Facebook ou encore Twitter) se créant ainsi une nouvelle identité numérique. Le changement passe également par l'évolution et l'enrichissement du portail documentaire et par le développement d'applications dédiées à la téléphonie mobile.Thomas Chaimbault, bibliothécaire, propose sur le site Prezi une présentation détaillée des différents services susceptibles d'être proposés : informations pratiques, ressources spécifiques (base de données, ressources en ligne, livres en ligne), les mOPACS comme le Catalogue mobile de la bibliothèque de Toulouse , les visites virtuelles ainsi que les services de questions-réponses, services de référence virtuel (SRV). Il ne faudrait pas oublier dans ce court panorama l'usage du QR code qui tend à se répandre dans ce contexte.
Usages du QR code
Le QR code est un code-barres qui s'utilise avec un téléphone portable. Il se crée facilement grâce aux différents générateurs en ligne : Kaywa, Snapmaze ou encore QR Code generato..., voir aussi notre article consacré à Bookstrapping. Il offre pour les bibliothèques les possibilités d'une "lecture augmentée" en apposant le pictogramme sur la 4ème couverture du livre ou en le plaçant directement sur l'interface du catalogue en ligne : charge au lecteur de le photographier puis de lire les informations grâce au lecteur compatible installé sur le mobile. Le code peut contenir diverses informations: il permet entre autres de se connecter sur un site web et d'avoir un accès direct aux renseignements complémentaires concernant le document ou le service en question. Le processus de collecte se trouve ainsi facilité et devient plus rapide. Voici un bref aperçu du type de contenu potentiellement accessible:
- Informations pratiques (horaires, contacts)
- Biographie et bibliographie d'un auteur
- Recommandations de lectures similaires
- Liens vers des ressources complémentaires en ligne
- Localisation du document dans le lieu physique
L'usage du QR code ne se limite pas aux seules bibliothèques. Des musées proposent également ce service comme La Pinacothèque à Paris dans le cadre de l'exposition consacrée à Munch.
Vous trouvez sur cette page un exemple généré pour signaler l'adresse du site de la Pinacothèque. Les codes peuvent être aussi déchiffrés "en local" par des webcams ou des applications dédiées comme Bar Capture. Il est alors nécessaire de procéder à l'installation du logiciel spécifique sur le poste de l'utilisateur.