Le télétravail attire peu les entreprises françaises : on compte 6 à 7 % de télétravailleurs salariés en France, contre 25 % aux Pays-Bas, ou 23 % en Allemagne.
Pourtant, il existe de nombreux travailleurs qui pratiquent une partie de leur activité professionnelle depuis leur domicile. De plus en plus fréquemment, ils utilisent pour cela des outils informatiques et le réseau Internet. S’ils ne disposent pas du statut de télétravailleurs, ils en possèdent les caractéristiques.
Des avantages pour les entreprises et les salariés
E-Alsace, portail d’actualité numérique de cette région, propose un intéressant dossier sur le télétravail. On retiendra en particulier l’interview de Jean-Christophe Uhl, secrétaire général d’une société spécialisée dans la mise en œuvre de solutions informatiques, qui propose d’équiper les entreprises désireuses de développer le télétravail.
Pour J.C. Uhl, le télétravail procure différents avantages :
- Il permet à l’entreprise de s’associer des compétences distantes, en travaillant avec des salariés qui habitent dans d’autres régions ;
- Il augmente la qualité de vie des salariés, qui n’ont plus à composer avec de longs déplacements et peuvent se détacher d’ambiances de bureau parfois stressantes et improductives ;
- Il réduit l’impact de l’entreprise sur l’environnement, en maintenant des travailleurs en milieu rural, en limitant les transports et en diminuant la taille et la consommation des locaux d’entreprises.
Le télétravail implique un mangement par objectifs
Mais alors, pourquoi le télétravail ne se développe t-il pas davantage ? D’après J.C. Uhl, c’est avant tout un problème de mangement : gérer un télétravailleur, c’est adopter un management par objectifs, puisqu’on n’a pas la personne sous la main pour lui distribuer des tâches tout au long de la journée. C’est donc une question de confiance. La même thématique apparaît dans les réserves de nombreux employeurs face au télétravail, qui craignent l’oisiveté des salariés…
En revanche, il ne semble pas y avoir de problèmes d’équipement matériel. Des solutions peu onéreuses existent pour fournir au télétravailleur un équipement performant et sécurisé. Une autre crainte est en effet celle du vol de données de l’entreprise ; mais les solutions informatiques fiables existent.
J.C. Uhl affirme qu’in poste de télétravailleur ne coûte pas plus cher qu’un poste de travailleur dans les murs de l’entreprise. Mais les entreprises doivent intégrer cette option dans leur stratégie globale, et modifier leurs pratiques managériales. Evidemment, les entreprises qui ont déjà accompli un bout de chemin dans ce sens et laissent une large part d’autonomie à leurs employés auront de plus grandes facilités à adopter le télétravail.
Une solution séduisante pour les travailleurs indépendants... et les enseignants
Et les travailleurs indépendants ont encore plus intérêt à adopter le télétravail que leurs collègues salariés. Le nombre de fonctions qui peuvent s’exercer à distance, via le réseau Internet, ne cesse d’augmenter.
Le monde éducatif n’échappe pas à cette tendance. Si, on l’a vu, les enseignants ont déjà la possibilité d’effectuer leurs préparations et corrections chez eux, l’élargissement de leurs missions au-delà des murs des écoles les amènera à intégrer une part de télétravail : animation de forums, participation à la réalisation de ressources pédagogiques en ligne, tutorat d’apprenants… autant de facettes de la fonction qui s’accommodent très bien d’une organisation en télétravail. Dans ce secteur comme dans les autres, c’est la relation salariale qui doit être repensée pour que les formes hybrides de travail se développent.
Télétravail : les clefs de la réussite. Une réponse au chômage par la responsabilisation personnelle. Ouvrage de Cyril Slucki à télécharger gratuitement sur le site des cyberworkers.
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