Quand on vous dit cartographie, il vous
vient à l'esprit papier, crayon, tracés... A l'Université
Concordia, et dans la filière électroacoustique, la cartographie
s'entend aussi des sons. Des bruits de moteur, de la sirène d'une
ambulance, du brouhaha du café, de la mélodie du vent, etc. Cela s'appelle une carte sonographique ou encore une carte sonore.
Carte sonographique
L'initiative de la réalisation de la
première carte sonographique de Montréal (Canada) revient à
l'Association des Étudiants en Électroacoustique de Concordia
(CESSA). Le projet consiste à représenter cette ville par ses sons
bruts à partir d'une carte géographique de Google Maps. Projet
évolutif et continu, il permet le partage et l'addition de nouveaux
fichiers sonores.
Des étudiants armés
d'enregistreuses numériques collectionnent les sonorités urbaines
qu'ils téléversent ensuite sur le site Web de la carte
sonographique. « La carte sonographique, comme l'affirme ses initiateurs, est une façon efficace d’archiver des environnements sonores. Cet outil recueille des données qui puisent dans les différents domaines politique, artistique, culturel, historique et technologique ».
Cartographie olfactive
Le travail de la CESSA s'ajoute à celui du
Magazine Urbania sur la même ville. En 2003, et dans le cadre de son
deuxième numéro intitulé Odeur, ce journal a entrepris de
cartographier Montréal par l'odorat. Faute de mieux à l'époque, il
proposait de saisir, par l'entremise d'une carte, l'image olfactive
de la ville par les mots : transpiration provenant des
sweatshops, crottin de chevaux de courses, les papiers d'encens de
l'Oratoire Saint Joseph, soufre lors des feux d'artifice au Vieux
Port, vapeurs de pétrole des Raffineries...
Qu'elles soient
olfactives ou sonores, ces cartographies poursuivent deux objectifs
principaux à savoir : 1) permettre aux habitants de prendre
conscience de ce qui les entoure, leur environnement et, 2) conserver
les données de la ville pour la postérité et pour des usages
futurs. A cet effet, le cyberespace est utilement mis à
contribution.
Ces projets
révolutionneront sûrement le monde de la cartographie s'ils
prennent l'option du multimédia. Pour ce faire, elles doivent
fusionner, faire intervenir des instantanés photographiques et,
pourquoi pas, s'appuyer sur les technologies récentes, le Web 2.0
notamment.
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